15 milliards de « vrais faux » dinars se seraient « volatilisés » entre Lyon et Alger. Les enquêteurs découvrent des réseaux de large échelle en… Italie. Des figures du grand banditisme sont impliquées. Plus qu'une simple affaire de contrefaçon, les ramifications des faux billets de banque algériens fabriqués à Lyon s'étendraient jusqu'aux barons de la Camorra napolitaine. Le journal français Libération est revenu, avec force détails, sur ce qui est qualifié de « la plus vaste affaire de faux monnayage de ces dernières années ». Selon le journal de gauche, le gouvernement algérien s'est constitué, le 16 novembre 2009, partie civile devant le juge d'instruction lyonnais, Nicolas Chareyre, en qualité de victime dans ce qui est qualifié de « la plus vaste affaire de faux monnayage de ces dernières années ». Les intérêts franco-algériens s'invitent au tribunal de grande instance de Lyon », commente le journaliste Guillame Dasquié. En tout et pour tout, 15 milliards de « vrais faux » milliards de dinars se seraient ainsi « volatilisés » entre Lyon et Alger. L'affaire remonte au 30 novembre 2006, lorsqu'un camion qui devait transporter 44 rouleaux de papier blanc, commandités par la Banque d'Algérie à Louisehental, a fait l'objet d'une attaque d'une bande armée près de Marseille. La marchandise devait servir à imprimer 15 millions d'authentiques billets de 1000 DA. « Jamais pareille quantité de véritable papier de banque n'a été dérobée en France. Très vite, l'Office central de répression du faux monnayage à Nanterre sonne l'alarme, Interpol se mobilise (…) le papier reste introuvable », souligne le journal Libération. Les faux billets de banque sont apparus deux ans après l'attaque contre le papetier bavarois. Le 28 septembre 2008, la police française saisit 51 millions de faux dinars, lors d'un contrôle de routine, à l'aéroport de Marignane, de deux frères tunisiens. Une première expertise a permis aux policiers de s'assurer que l'argent provient du papier de banque volé en 2006. Douze personnes ont ainsi été écrouées à Lyon après la découverte d'une imprimerie qui aurait fabriqué des centaines de millions de faux dinars algériens dans le 3e arrondissement de Lyon. Les enquêteurs qui suivaient cette affaire assistent alors à un scénario hollywoodien. Ils découvrent des réseaux d'une plus large échelle… en Italie. Le 21 janvier 2009, la Guardia di finanza perquisitionne près de Naples une imprimerie clandestine dans le cadre d'une enquête sur le clan Di Pozzuoli, une composante de la Camorra, la maffia napolitaine. « Des figures du banditisme et des hommes plus respectables apparaissent dans les listings des personnes placées sur écoute. Surtout, une coopération franco-italienne se développe pour surveiller les faits et gestes d'un gros bonnet, Gaetano Beneduce, le propre parrain du clan Di Pozzuoli », raconte le journal Libération. Beneduce est aujourd'hui derrière les barreaux, pas moins de 37 rouleaux de papier fiduciaire restent introuvables. Aux dernières nouvelles, les billets contrefaits ont été découverts dans l'Ouest algérien. Mais il se pourrait bien que cette affaire connaisse de nouveaux rebondissements.