Le premier jour de l'an berbère 2963 a été célébré avec faste dans plusieurs régions de la wilaya de Béjaïa. A Taourirt-Ighil, le village Ait-Idir s'est paré, samedi dernier, de ses plus beaux atours pour saluer le nouvel an. Des banderoles, des fanions et des ballons de baudruches ont été accrochés à différents endroits du village. Des youyous ont fusé sporadiquement dans le ciel. Dès le matin, tout indique que le village baigne dans une atmosphère festive. L'école primaire du village où s'est déroulé l'essentiel des festivités commémoratives a grouillé de monde. Après le traditionnel couscous partagé par les convives, diverses activités d'animation ont ambiancé davantage le village pendant tout le reste de la journée. De l'avis de plusieurs convives, Ait-Idir a marqué l'évènement de façon digne et honorable. Cette réussite on la doit, selon un responsable du comité de village, à la mobilisation de toutes les associations qui activent dans le village. L'association culturelle Aguerrug, l'association sociale, le comité de village ainsi que le comité religieux ont conjugué leurs efforts pour le succès de cette manifestation. «En tout cas, tous les habitants du village ont contribué d'une façon ou d'une autre à l'organisation de cette commémoration» indique Boudjemil Nabil, l'un des organisateurs. À Adekar, où les festivités ont été abritées par le centre culturel, c'est notamment le patrimoine culturel qui est mis à l'honneur. Des stands d'exposition dressés par les soins des associations Tirgoua du village Tazrout et Thiwizi du village Tizi-Ougueni exhibaient divers produits du terroir : des articles de poterie et de vannerie, des habits traditionnels, différents plats de cuisine traditionnelle au grand bonheur des visiteurs…. Côté animation, en sus du gala artistique animé par des artistes locaux, un concours pour enfants avec remise des prix a été organisé pour la circonstance. De leurs cotés, les associations Afous du village Ait-Amara et l'association culturelle et sportive du village Imaghdacène ont marqué l'événement à Akfadou par diverses activités commémoratives. Durant tout le week-end, la région a vibré au rythme de notes et de rimes dédiées à l'histoire et à la tradition amazighs. A Tifra, c'est l'association culturelle Tatrara qui a marqué la naissance du nouvel an par l'organisation au centre culturel Hami Arezki d'une conférence-débat sur le sens de Yennayer suivie par une séance de projection de film. Djebla, le village touristique, dans la commune de Beni-Ksila, a de son côté connu une forte animation en ce samedi. Une délégation de quelque 70 personnes, composée de responsables de la direction de la culture, de quelques artisans et d'autres animateurs culturels s'est déplacée sur les lieux pour une visite guidée avec dégustation d'un plat traditionnel. La salle des fêtes Amrouche, dans la commune d'El-Kseur, a connu elle aussi une forte animation, en ce premier jour de l'an berbère. C'est à 10 heures que le coup d'envoi des activités festives a été donné par un spectacle de magicien et de clown destinés aux enfants. Le clou du programme, c'est la conférence fortement appréciée, animée par l'historien et archéologue Khelifa Abderrahmane qui a déroulé le fil de l'histoire mouvementé des Berbères pour expliquer l'essence de cette fête qui plonge ses racines dans l'antiquité. L'association Tiklat, organisatrice de cette manifestation, a distribué à l'occasion des repas au profit des démunis de la ville. À voir l'empressement et la ferveur des gens à fêter cette date, Yennayer s'impose de plus en plus comme un évènement social incontournable en dépit de la tiédeur des pouvoirs publics à consacrer cette date comme une fête nationale.