Compte tenu du faible taux de croissance de la production industrielle nationale (0,8%) et du bas niveau de la contribution du secteur industriel national au produit intérieur brut ( inférieur à 5%) alors qu'il avoisinait les 15% dans les années 1970, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre toute mesure susceptible de freiner cette tendance à la baisse et d'augmenter la part du secteur industriel dans le PIB», a déclaré, hier, Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, lors d'une rencontre régionale sur la production nationale, au palais de la culture Malek Haddad, de Constantine, en présence du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, des autorités locales et des représentants du patronat. Devant une assistance nombreuse, le ministre s'est dit convaincu que l'année 2013 sera celle du redressement de l'industrie nationale. «Il s'agit d'abord d'établir un diagnostic de la situation en Algérie qui, a-t-il affirmé, nécessite une levée des facteurs bloquants selon les territoires, les régions et les filières. Le vieillissement des équipements, la rupture des approvisionnements, l'accès au crédit d'investissement et d'exploitation, le dysfonctionnement des utilités (électricité, gaz, eau, technologie de l'information et de la communication), sont autant de contraintes qui empêchent la relance de l'industrie nationale». Selon le ministre, il y a une «urgence» industrielle dans le pays pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Il estime que «la situation actuelle est d'autant plus inacceptable que le marché intérieur, très porteur, est satisfait par le recours aux importations qui ont atteint 46 milliards de dollars en produits de consommation et équipements en 2012. Dans le même temps des capacités nationales de production demeurent oisives. Il s'agit de répondre à ce paradoxe en apportant les solutions qui mobilisent l'ensemble des acteurs intervenant directement ou indirectement dans l'acte de production.» Et d'ajouter: «Dans le renouvellement du tissu économique, il n'existe qu'un seul donneur d'ordres : le marché. Il faut donc coller au marché qui demeure le premier et dernier arbitre.» Le secrétaire général de l'UGTA évoquera, pour sa part, la bureaucratie et les blocages auxquels sont confrontés les investisseurs. Le changement, selon lui, doit passer par la levée de toutes les contraintes pour que l'entreprise, publique ou privée, puisse respirer et nous «donner de l'oxygène». «Nous devons arrêter une feuille de route pour que notre industrie redevienne dynamique car celle-ci est le vrai moteur de la relance économique», dira-t-il en substance, avant d'ajouter que «la discrimination entre le secteur privé et public est finie. Les deux secteurs créent de l'emploi. Il s'agit donc de créer une symbiose en donnant à notre industrie les moyens de sa relance». A noter enfin que cette rencontre a été ponctuée par l'adoption d'une plateforme pour le redressement et l'élévation de la production industrielle.