Les commerçants du marché des Babors, dans la commune de Béjaïa, ont observé la semaine passée un énième rassemblement devant le siège de la commune pour réclamer leur réintégration dans leurs activités respectives. Ils sont plus d'une cinquantaine de vendeurs informels qui ont été chassés par la police au mois de décembre dernier du marché des Babors, suite aux mesures prises par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre le commerce informel. Depuis, ils ne cessent de taper à toutes les portes pour dénoncer la situation de précarité dans laquelle ils se sont retrouvés depuis la fermeture de leurs commerces. Ballottés entre les services de l'APC de Béjaïa et ceux de la wilaya, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Sellal Sadek, représentant de ces 53 commerçants informels, affirme que les autorités locales ont promis leur réintégration mais n'ont pas tenu leur parole. «Nous ne demandons que notre droit, celui d'exercer notre activité commerciale dans la légalité. Quand ils sont venus nous déloger, nous n'avons pas protesté et nous nous sommes pliés aux exigences de la loi mais les autorités nous ont promis de mettre à notre disposition des locaux commerciaux sans tenir leurs promesses», dénonce-t-il. Les contestataires se sont maintes fois adressés au wali et au P/APC de Béjaïa sans avoir de réponses. Dans une déclaration à la presse, Tadja Ferhat (FFS) président de la commission du Tourisme, de la pêche et de l'artisanat de l'APC de Béjaïa a déclaré, de son côté que l'APC n'a pas encore tranché sur le lieu où seront transférés définitivement les commerçants concernés mais des discussions sont en cours sur un lieu de transfert momentané. Les protestataires ont déjà proposé plusieurs places qui pourront accueillir leurs activités commerciales, à l'image de la surface du Souk El Felah d'Ihedaddaen, Les Babors, La Gare et la place d' El Qods. «La proposition qui a été faite ne peut pas être satisfaite dans l'immédiat, elle doit au préalable passer par la commission financière et économique de l'APC, il s'agit aussi de verser 50% de la location par personne», explique Fehat Tadja. Il précise également que le choix retenu par la mairie de Béjaïa pour le transfert des 53 commerçants est porté sur le boulevard Mustapha Ben Boulaid, ex route de la Gare, qui attend l'accord du premier responsable de la wilaya. «Nous allons solliciter le wali pour donner son accord pour transférer ces commerçants vers le boulevard Mustapha Ben Boulaid», a-t-il ajouté. Les 53 commerçants des Babors ne sont pas les seuls sur le territoire de la wilaya à attendre leur réintégration. À Akbou, les vendeurs informels qui ont été chassés par les agents de la police réclament aussi des locaux commerciaux afin de subvenir à leurs besoins. Les réunions qui ont rassemblé les vendeurs avec le chef de daïra d'Akbou n'ont abouti à rien, selon l'un des concernés. «Nous nous sommes réunis avec des responsables de l'APC d'Akbou et avec le chef de daïra plusieurs fois sans recevoir de réponses à nos doléances. Ils nous ont promis de régler notre situation dans les prochains jours mais aucune décision n'a été signée en notre faveur à ce jour», dit-il. Pour rappel, pas moins de 10 milliards de dinars ont été consacrés par le ministère des Finances pour la réalisation d'infrastructures commerciales formelles sur tout le territoire national dans le cadre du programme 2010-2014. Un budget de 54 millions de dinars a été dégagé par la direction de Commerce de Béjaïa pour réaliser 28 marchés couverts et de proximité dans différentes communes pour 2012, toujours dans le cadre de la lutte contre le commerce informel.