En l'absence de débouchés, les universitaires se rabattent sur le paramédical dans la perspective de s'assurer plus tard un emploi stable. Longtemps déconsidéré pour n'avoir pas bénéficié des égards qui conviennent à leur vocation humaine, les professions paramédicales semblent retrouver leur titre de noblesse depuis un certain temps. La raison de ce regain d'intérêt pour ces métiers n'est nullement justifiée par des motivations salariales ou une quelconque amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux, mais est en rapport avec le désir des nouveaux bacheliers de garantir un emploi stable pour se prémunir contre le chômage. Plus que ça, face aux nouvelles conditions de chômage auxquelles ils ont été confrontés après de longues années passées à l'universités, de nombreux titulaires de diplômes universitaires, des licenciés, des ingénieurs, ainsi que des diplômés dans d'autres spécialités, sont venus s'inscrire, en présentant leur bac décroché des années auparavant, à l'école de formation paramédicale de Jijel. Leur seule motivation réside dans le fait que les études paramédicales, sanctionnées après trois années d'un cursus de formation théorique et pratique, leur garantissent un emploi stable dans le secteur de la santé. Cela dit, l'inscription des diplômés universitaires à l'école de formation paramédicale, faute d'un débouché professionnel à leurs diplômes, n'est plus un tabou au sein des étudiants, dont la plupart sont bien évidemment issus de la catégorie des bacheliers. Si cette nouvelle donne est perçue comme une dévalorisation du diplôme universitaire, il n'en demeure pas moins que les places se paient chère à cette école où sur 567 dossiers déposés par les bacheliers pour cette année universitaire, seulement 89 candidats ont été retenus, selon un barème de critère de sélection. Il convient de noter d'ailleurs que les anciens bacheliers sont avantagés par rapport aux nouveaux, selon le barème de sélection de la fonction publique. Dans le détail des nouveaux inscrits, sur 29 postulantes à la formation de sage-femme, 12 étudiantes ont été retenues pour être formées à l'école de Bejaïa. Dans la catégorie des auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation, 13 candidats ont été sélectionnés pour une formation à l'école de Jijel. A cela s'ajoutent 449 candidats ayant postulé pour une formation dans diverses spécialités paramédicales, dont 64 ont été retenus. Dans la filière des aides soignants, 91 stagiaires seront formés au niveau des EPH de Jijel, d'El Milia et de Taher, selon les besoins exprimés en cette catégorie au profit des structures sanitaires de 11 daïras de la wilaya. Plus de 800 candidats, parmi lesquels, comble de l'ironie, des diplômés universitaires, ont participé à ce concours. L'école de formation paramédicale de Jijel a également pris en charge l'organisation du concours de recrutement de 120 aides soignants qui seront formés à Mila au profit des structures sanitaires de cette wilaya.