Ce système triptyque, licence-master-doctorat, fut le cheval de bataille de ce corps lors des deux rounds de grève. Le système LMD comme moyen de formation, le système de santé en Algérie, le rôle des paramédicaux et d'autres préoccupations inhérentes à la profession ont été au centre des débats du 10e forum des sciences médicales, initié ce week-end à Béjaïa par la Société algérienne des paramédicaux (Sapm). Plus de 500 paramédicaux de différentes wilayas du pays ont pris part à cette manifestation scientifique. Ce rendez-vous aura été une occasion de débattre du système LMD intégré, pour la première fois, dans la formation et la carrière paramédicales. Ce système triptyque: licence-master-doctorat fut le cheval de bataille du Syndicat algérien des paramédicaux, SAP qui, rappelons-le, avait paralysé les hôpitaux du pays lors des deux rounds de grève de trois jours, en février et mars derniers pour exiger l'application de l'avant-projet inhérent au statut des paramédicaux. Le nouveau dispositif pédagogique et professionnel que les pouvoirs publics avaient politiquement accepté, mais dont l'application reste tributaire du statut particulier de la profession, a suscité beaucoup d'interrogations. Le professeur Djoudi Merabet a, dans son intervention, expliqué les avantages du système, mettant en avant la nécessité d'appliquer le nouveau système qui a l'avantage d'offrir bien des débouchés. De son côté, le Dr Mansouri s'est longuement exprimé sur le système de santé algérien. De la gratuité des soins jusqu'à la contractualisation en passant par les différentes réformes initiées par les pouvoirs publics, le Dr Mansouri a plaidé pour une tarification unifiée des soins au niveau de toutes les structures sanitaires qu'elles soient privées ou publiques. Le Dr Hamici a, quant à lui, relevé le rôle des paramédicaux dans la société, mettant en exergue l'importance de ce corps de la santé. Il a été enfin question du vide juridique relatif aux différentes tâches paramédicales. Ils sont quelque 100.000 paramédicaux à exercer à l'échelle nationale, alors qu'ils n'étaient que 250 paramédicaux diplômés à l'Indépendance. La mise en oeuvre d'une formation durant l'activité ainsi que la création des écoles paramédicales annexes pour décentraliser la formation lancée durant les années 70, une époque marquée aussi par une disparité entre les besoins d'une population et une offre en personnel de soins et d'hygiène, s'est soldée par la création d'instituts technologiques de santé publique. Avec la création du corps de techniciens supérieurs de la santé, en 1980, les conditions d'accès à la formation paramédicale sont revues à la hausse pour exiger le niveau de terminale avant d'aller au recrutement avec Bac sur titre en 1992. Mise à part la spécialisation pour arriver à une vingtaine de spécialités paramédicales et la formation Bac plus 3, rien n'a été revu pour améliorer les conditions de formation et de travail de ces blouses blanches qui ne cessent de crier au déni professionnel et au dénigrement. En se constituant d'abord en association, ensuite en syndicat, les paramédicaux font parler d'eux et se préparent à une mutation complète de la profession. 2008 est tout bonnement l'année des paramédicaux qui viennent d'arracher le système LMD. Une revendication qu'il convient juste de mettre en application.