Amar Merabet, Ali Zoughmaz, Essaïd Zekrini, Slimane Nacef et Mohamed Nacef, étaient parmi le groupe qui, dans la nuit du 1er Novembre 1954 avait signé, en menant des actions à Tizi Gheniff, le déclenchement du combat libérateur. « Pour nous, qui avions connu la plupart de ces premiers moudjahidine, en compagnie desquels nous avions célébré durant des années, avant leur disparition, tous les anniversaires, cette année encore, leur absence est encore plus douloureuse », nous déclare avec recueillement M.Ali Ziat, membre de l'APW de Tizi Ouzou. A Tizi Gheniff qui avait vécu les premières actions de cette date historique, la stèle érigée à la mémoire des novembristes, sur le boulevard baptisé « Premier Novembre » n'a pas été réhabilitée depuis sa destruction par des inconnus, il y a quelques années. Par ailleurs, hormis feu Ali Zamoum, qui avait côtoyé en prison les premiers militants de Tizi Ghennif et M'kira, l'épopée des maquisards, qui allaient annoncer au colonialisme la fin de son règne, reste méconnue dans la localité même. En outre, d'autres militants, plus précisément des deux communes de M'Kira et d'Aït Yahia Moussa ont, sous le commandement de feu le colonel Ouamrane, participé de leur côté au déclenchement de la Révolution à Blida, Boufarik et Alger. Pour ce baptême de feu, le groupe commandé par feu Merabet Amar s'était donné rendez-vous pour se regrouper près de Tighilt Bougueni, chef-lieu de commune de M'kira, au lieu dit actuellement « Quatre chemins » ou « Thmethline Ivahrizène » (le cimetière d'Ivahrizène). A Tizi Ghenniff, le 1er Novembre 1954, à 00 heures 45 minutes, des rafales de mitraillettes déchirèrent le silence et l'obscurité. Les nombreux colons se réveillèrent complètement affolés d'autant plus qu'un certain Chaillot actionna immédiatement la sirène pour donner l'alerte aux cris : « Ils attaquent ! Ils attaquent ! ». La répression ne se fit pas attendre. A l'indépendance, ils rejoignent leurs villages respectifs pour se consacrer à l'agriculture dans l'anonymat le plus complet. L'exemple le plus édifiant est celui de Zekrini Essaïd, condamné à mort, qui n'a jamais cherché à se faire reconnaître comme tel ou pour obtenir une quelconque attestation. Ce n'est qu'après sa mort qu'il a été reconnu à titre posthume.