Les premiers mois du second mandat du président Abdelaziz Bouteflika suscitent beaucoup d'appréhensions chez le Mouvement démocratique et social (MDS). En tête de ces appréhensions, le recul des libertés. Le parti d'El Hachemi Chérif relève, dans une déclaration rendue publique hier, que la situation du pays est marquée par « les assauts répétés du pouvoir contre la démocratie et les libertés, le recours de plus en plus systématique à l'appareil répressif et l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire contre la société civile, la traduction en justice de journalistes, de militants démocrates... » Une répression qui se greffe, ajoute-t-il, à une situation économique et sociale des plus précaires, malgré le satisfecit affiché par le pouvoir. Le MDS appelle la société civile et les syndicats à lutter contre les orientations socioéconomiques du gouvernement, particulièrement en prévision de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, et les augmentations des prix qui devraient en découler. « 20% des Algériens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, soutient-il. De ce fait, il doute des capacités de réalisation de 1,5 million d'emplois et de 2 millions de logements, « promesses électorales du président Abdelaziz Bouteflika. » Le MDS considère très grave une situation évoluant dangereusement et qui ne correspond pas aux sacrifices de plusieurs générations ayant consenti le sacrifice suprême, depuis celles de l'indépendance dans la lutte pour édifier un Etat et des institutions jusqu'à celles qui ont affronté avec courage et dignité « la bête immonde », le terrorisme intégriste. Les résultats auxquels la commission chargée du dossier du code la famille est parvenue « sont révélateurs de l'incapacité du système à trancher les questions nodales telles que celle de la consécration de la citoyenneté », estime-t-il.
