Des PCEF (professeurs certifiés de l'enseignement fondamental) exerçant à Aokas ne savent plus à quel saint se vouer pour faire face à la nouvelle situation dans laquelle ils se retrouvent. Après des années de service au niveau du secondaire, suite à leur détachement du primaire, ils se voient enjoints de rejoindre « sans préparation préalable », disent-ils, leurs postes d'origine. Les professeurs de philosophie se trouvent être les premiers à en pâtir. L'un d'eux nous résume son cas en ces quelques phrases : « Détaché du primaire en 2002 pour être mis à la disposition du lycée, vu le manque de profs de philo, filière qui est mon domaine de formation, je découvre que mon poste est pourvu à mon insu au niveau de l'établissement d'exercice. M'étant rapproché des services concernés pour de plus amples informations, il m'a été signifié de reprendre du service au primaire », confie-t-il. Or, pour ces enseignants, le plus difficile est la réadaptation au cycle primaire après tant d'années d'efforts consentis à la maîtrise de la matière enseignée. « Il nous est impossible d'assumer cette tâche », se plaignent les concernés. Leur malaise est d'autant plus visible que certains de leurs collègues ayant connu le même parcours ont été confirmés dans leurs postes du secondaire après leur admission au concours de recrutement de PES ; alors que d'autres, lauréats du même concours, se sont vus dans l'impossibilité d'une telle reconnaissance. Leur est brandie une disposition administrative stipulant que pour accéder au poste, même après obtention du concours, « il faut avoir démissionné du poste de PCEF trois années auparavant ». Certes, nos infortunés professeurs ont eu la promesse d'être rappelés à leurs postes du secondaire dans le cas de la disponibilité de ces derniers, mais pour l'instant, ils éprouvent d'énormes difficultés à exercer leur métier face à des bambins venant juste de quitter le giron maternel. Du coté de la direction de l'Education, il nous est affirmé que ces réintégrations aux postes d'origine sont tout ce qu'il y a de plus normal et que la centaine de professeurs dans le même cas au niveau de la wilaya était parfaitement au courant des modalités et conditions contenues dans les documents ayant sanctionné les mises à la disposition auxquelles les concernés ont volontairement adhéré.