Aussi, l'histoire, qui a provoqué la terreur dans l'agglomération de Souani pendant deux jours, a mis sous la lumière d'autres faits. A commencer par le père d'une des deux « victimes », D. Mahdjoub, qui est recherché par la justice pour fraude fiscale. Le plus curieux, selon le frère d'une des deux personnes arrêtées, en l'occurrence R. Garni : « C'est M. Mahdjoub qui a remis sa fille à la brigade de gendarmerie de Bab el Assa, chargée de l'enquête. Je peux même vous préciser qu'il s'était rendu à cette brigade dans une Peugeot 307, conduite par une autre personne. Alors, pourquoi ne l'avait-on pas arrêté ? ». Une source sécuritaire affirme que la fille avait été ramenée par son frère et non par son père : « Je peux mettre ma main au feu que cette fille n'a pas de frère ». Les faits ne s'arrêtent pas là. Selon le frère de l'autre jeune arrêté : « Je peux vous dire, d'abord, que les deux suspects qui sont nos frères s'étaient présentés à la brigade de leur propre chef, après une convocation de la gendarmerie nationale, on ne sait sur quelle dénonciation. D'autre part, une des deux filles sous la contrainte avait dénoncé un de nos frères, tandis que l'autre avait carrément rejeté cette accusation ». Version contradictoire des enquêteurs : « Les deux filles ont dénoncé leurs complices. » Alors qui sont les vrais faux-ravisseurs ? Les sources sécuritaires soulignent que les deux jeunes hommes, dont un militaire de la bourgade de Sidi Boudjenane, sont dans le coup avec deux autres complices identifiés et qui sont actuellement en fuite. Selon nos investigations, l'argent n'était pas le mobile des « architectes » de toute cette affaire. Les suspects, dont on ignore le nombre exact et qui n'auraient pas été encagoulés au moment du faux enlèvement, étaient de connivence avec les deux mineures pour une sortie nocturne, du côté des dechras de Sellam où une des filles avait été retrouvée par le chef de la brigade de G.N. et de Yembou, des dechras situées à quelques petits kilomètres du domicile des fausses victimes. Et du coup, le délit du rapt est écarté. La justice retiendra le détournement de mineures. Pour les observateurs, ce qui reste énigmatique, c'est pourquoi tout ce scénario absurde pour une sortie sentimentale. Tout en sachant, qu'après des visites médicales, il s'est avéré que les deux adolescentes n'avaient subi aucuns sévices sexuels. Les deux mis en cause, qui clament leur innocence, ont été présentés, jeudi, devant le procureur de la République de Ghazaouet qui les avait mis sous mandat de dépôt…