Le 24 décembre 2012, j'avais fait paraître dans les colonnes du quotidien El Watan une lettre ouverte à notre ministre de la Justice pour attirer son attention sur la situation dans laquelle se débat Hadj Kherroubi. Ce dernier est victime, depuis plusieurs années, des agissements de certains membres de sa famille faussaires et escrocs et malheureusement couverts par des magistrats peu scrupuleux. Il arrive à Hadj Kherroubi de se plaindre au ministère de la Justice. Lorsqu'il est convoqué soit par le parquet de Ténès, soit par le ministère, comme cela s'est passé la semaine dernière. La façon dont il est reçu et entendu, il se retire avec l'impression qu'on ne cherche pas à l'écouter, mais plutôt à le déstabiliser pour l'inculper et le mettre en prison. C'est en effet ce qui s'est déjà passé, en 2008, avec Boualem Benmechta, qui était président de la cour de Ténès à l'époque, et qui a été muté depuis. Mais le plus grave, c'est ce qui s'est passé le 21 mars 2013. Quelques jours auparavant, Hadj Kherroubi a reçu, par huissier, une injonction qui le mettait en demeure de quitter, avant le 21 mars 2013, la maison de son père décédé, qu'il occupe légalement et que convoitent certains membres de sa famille. Hadj Kherroubi est sans travail et sans ressource. Je lui ai conseillé de rester chez lui et de ne même pas constituer d'avocat, puisque certains d'entre eux, par peur des parquets de Ténès ou de Chlef, se retrouvent parfois dans le camp de ses adversaires, escrocs et faussaires. Voilà que le 21 mars 2012, vers 10h, sept gendarmes, à leur tête un adjudant, sont arrivés armés jusqu'aux dents, sans doute pour impressionner Hadj Kherroubi. Ils étaient accompagnés de l'huissier Réda Medjadji et de son aide, ainsi que de la dernière compagne du défunt père de Hadj Kherroubi, Mme Houria Houari, et du frère de cette dernière, Abdelhak Houari. Hadj Kherroubi, sûr de son droit et peu disposé à quitter les lieux, s'est efforcé de donner aux gendarmes les raisons de son refus d'obtempérer à une injonction qui est non seulement injuste, mais sans doute illégale. Les discussions ont duré jusqu'à 15h. Les gendarmes, probablement ébranlés par les arguments de Hadj Kherroubi, quittent les lieux. Je crains pourtant que ce ne soit qu'un répit, puisque Hadj Kherroubi a été de nouveau convoqué le 1er avril 2013 par le parquet de Ténès. C'est pourquoi, je repose les mêmes questions, notamment celles posées le 21 décembre 2012 : En vertu de quel droit, musulman ou autre, peut-on expulser quelqu'un de la maison de son père décédé qu'il occupe légalement ? Pourquoi au lieu de poursuivre les escrocs et les faussaires contre lesquels il a porté plainte, on s'acharne à vouloir déstabiliser Hadj Kherroubi, dont je me déclare encore une fois solidaire. J'ose espérer que ma lettre du 21 décembre 2012 au ministère de la Justice et son manque de réaction n'est pas le signe d'un quelconque mépris. Si tel était le cas, je dis solennellement que si j'ai combattu le mépris, dont tout le peuple algérien en était victime du temps du colonialisme français, je ne suis pas homme à supporter le mépris qui me viendrait d'un cadre de mon pays, fut-il ministre.