D'après des sources policières, les récidivistes représentent 80% des personnes arrêtées par les éléments de la police ou de la gendarmerie. Au moment où l'on parle de la réforme du secteur de la justice, le débat autour du rôle des prisons ou des centres de rééducation, comme préfèrent les appeler les responsables de ce secteur, demeure indispensable pour mieux définir les vraies missions de ces établissements. De prime abord, on a constaté que nombre d'ex-prisonniers finissent par récidiver une fois leur peine purgée. Et pourtant, il y a une année, le premier centre d'écoute et d'orientation des détenus sortants de prison, à l'échelle nationale et même arabe, a vu le jour à Blida, inauguré par Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Tant glorifié par les autorités judiciaires, ce centre vise, notamment, à aider les anciens détenus pour qu'ils puissent décrocher des formations ou un emploi une fois sortis de prison. Sur le terrain, la réalité est tout autre puisque la grande majorité des personnes recherchées par la police sont des repris de justice. D'après des sources policières, les récidivistes représentent 80% des personnes arrêtées par les éléments de la police ou de la gendarmerie. Ils sont impliqués, notamment, dans des affaires de drogue, de vol et d'agression. Cela est sans cesse prouvé par les informations communiquées par les services de la Sûreté nationale et de la gendarmerie. A titre d'exemple, la brigade criminelle de la police vient d'arrêter un quinquagénaire pour escroquerie et usurpation de fonction. Pourtant repris de justice, ce personnage se permettait même de se proclamer « colonel » ou haut cadre de l'Etat pour faire des « affaires » sur le dos de simples citoyens. Les éléments de la Sûreté nationale ont aussi arrêté, cette semaine, 4 personnes, dont l'âge oscille entre 25 et 36 ans pour détention et commercialisation de stupéfiants. Sans surprise, ces personnes ont tous fait de la prison. A Mouzaïa, une région connue pour son insécurité, c'est un policier en civil qui a été agressé dernièrement par deux jeunes repris de justice, avant de lui voler une somme de 4 millions de centimes. La victime s'en est sortie avec 13 points de suture alors que ses agresseurs sont toujours en fuite. Toujours dans la même ville, une dizaine de jeunes, tous des repris de justice et faisant la loi dans cette localité, ont été arrêtés dernièrement par les éléments de la Gendarmerie nationale, mais ils risquent, comme il arrive souvent, de ne pas trop tarder dans les prisons. Certains d'entre eux sont concernés par 22 jugements sans pour autant qu'ils changent de comportement une fois libérés. Sur les hauteurs de Bouarfa, à Baba Moussa plus exactement, un groupe de malfaiteurs composé de trois personnes a agressé grièvement un individu afin de lui voler son poste radio. Arrêtés, les accusés, ayant déjà fait de la prison, ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires avec armes blanche, vol et dégradation de biens d'autrui. L'insécurité à Blida est ainsi l'œuvre de repris de justice, ce qui doit inciter les autorités locales et judiciaires à prendre en charge, d'une manière effective, les cas des anciens détenus. Cette catégorie de personnes trouvent, en effet, toujours son compte et ne cesse de constituer un véritable danger pour la société. La prison ne leur faisant pas peur…