La prolifération des marchés informels semble ces jours-ci reprendre de l'ampleur. En effet, de 82 marchés recensés avant le mois de Ramadhan par la direction du commerce de la wilaya, ce nombre est passé à 102, en l'espace seulement de quelques jours. Une vingtaine de nouveaux marchés informels viennent ainsi s'ajouter à ceux existants déjà, avec cependant une forte probabilité que ces derniers durent toujours. Le nombre de 102 marchés informels, avancé par les instances chargées de la gestion du commerce au niveau de la wilaya, ne reflète cependant pas tout à fait la réalité. En effet, un nombre indéterminé de marchés s'ouvre au gré des conditions et des conjonctures, s'ajoute à cela le laisser-faire des autorités locales qui, dans certaines communes, tolèrent leur existence pour des périodes déterminées et ne les admettent pas pour d'autres. A Qahouet Chergui, dans la commune de Bordj El Bahri, les marchands informels se font déloger à raison d'un jour sur deux. A la cité Cosider, c'est un autre constat. Les marchands illicites imposent leur loi et font la pluie et le beau temps, ils sont paradoxalement soutenus dans leur position par les autorités locales, elles qui sont censées normalement faire régner l'ordre et l'organisation. « Cela fait maintenant une dizaine d'années que les responsables locaux nous ont promis des emplacements dans le nouveau marché couvert, réalisé et achevé il y a belle lurette », s'indigne un indu occupant. Dans l'attente d'une délocalisation appropriée, ces marchands se sont imposés de force dans le quartier, pénalisant de surcroît tous les habitants de la cité. A Dergana (Bordj El Kiffan), les commerçants d'un marché informel se sont révoltés contre les forces de l'ordre qui ont tenté, vainement d'ailleurs, de les déloger de cet endroit inapproprié pour la vente de fruits et légumes, puisqu'il est sous les balcons des immeubles de la cité Diplomatique. A ce propos, un résidant dira : « Nous subissons au quotidien les désagréments de ce marché informel collé à nos immeubles. » Et d'ajouter : « Pour pallier tant bien que mal ce problème qui dure depuis des années, nous sommes dans l'obligation de fermer les balcons et les fenêtres pour ne pas entendre les insultes qui fusent tout au long des journées. » Instruis par la wilaya d'Alger pour éradiquer ce marché, les services de sécurité ont rencontré une résistance farouche de la part des indus occupants qui n'ont pas cédé aux injonctions des agents de l'ordre. Il s'en est suivi des affrontements qui ont ébranlé toute la localité.