Dans le secteur de la santé, c'est la débandade ! Plusieurs vaccins sont introuvables. Et quand on les trouve, ils sont en quantité insuffisante. Le personnel des établissements de santé subit quotidiennement la colère des citoyens qui ne veulent rien entendre. La liste des vaccins indisponibles ne cesse de s'allonger. De l'hépatite B à la polio en passant par la grippe saisonnière, les vaccins sont quasi introuvables. Il y a aussi les vaccins contre la méningite et les infections respiratoires aiguës qui se font rares. Quant aux vaccins pour bébés (DT Coq et polio oral) c'est la pénurie. Partout sur le territoire national, on signale soit leur indisponibilité, soit leur rareté. Du coup, ce sont les enfants qui sont exposés au danger. Le docteur Merabet, porte-parole du Syndicat des praticiens de la santé, sonne le tocsin : certains vaccins comme le Tétra HIB sont indisponibles depuis trois mois et ce, sur l'ensemble du territoire national. Pour lui, « la situation est grave » car « des vies sont actuellement en danger ». La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, qui se fait habituellement avant l'hiver, connaît d'énormes retards. Seules 40 000 doses ont été réceptionnées par l'Institut Pasteur et ont déjà été consommées au profit des hadjis. Ce vaccin est pourtant indispensable à certaines catégories vulnérables de la population, à savoir les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques qui souffrent énormément de cette situation. L'énigmatique silence du ministère de la santé Ce même vaccin pourrait être également efficace contre la grippe A (H1N1), selon les affirmations de certains scientifiques européens et américains. L'Algérie a, certes, effectué une commande de 1,5 million de doses de ce vaccin, comme l'a annoncé à maintes reprises le ministère de la Santé. Mais ces doses n'ont toujours pas été réceptionnées. La pénurie s'étend également aux médicaments. Parmi eux, il y a des anticancéreux et des antidiabétiques. D'autres médicaments contre l'hypertension sont difficiles à trouver. Certains professionnels du secteur parlent de rupture de stock. Que se passe-t-il exactement ? Pourquoi ces pénuries ? « S'il s'agit d'une mauvaise gestion, les responsables doivent démissionner », clame le docteur Merabet, pour lequel il est « inacceptable » que l'on joue avec la santé de milliers, voire de millions d'Algériens. Au ministère de la Santé, on continue à observer le silence. Nos tentatives d'avoir des explications auprès de cette humble institution, dirigée par l'ex-ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, se sont avérées infructueuses. Le responsable de la communication de ce ministère s'est contenté, par le biais de sa secrétaire, de nous suggérer de prendre attache avec l'Institut Pasteur. Mais aussi, aucun responsable de cet institut n'a accepté de répondre à nos questions et interrogations. C'est le black-out total ! Jusqu'à quand cette situation pour le moins déroutante va-t-elle durer ? De l'avis de nombre d'observateurs, c'est la première fois qu'une telle pénurie se produit depuis au moins cinq ans. Certains d'entre eux évoquent une liste de près de 120 médicaments et d'une dizaine de vaccins qui sont introuvables.