On dit souvent que la Politique européenne de voisinage (PEV) a fait couler beaucoup d'encre. Si cela est peut-être vrai au sein des institutions européennes ou dans les administrations publiques des pays membres de l'UE, la presse européenne, elle, est beaucoup plus réticente à parler des relations qui lient l'Europe avec ses voisins, surtout avec les pays du sud de la Méditerranée. « Les relations euro-méditerranéennes ne font pas l'objet d'un traitement uniforme dans la presse européenne. Elles sont évidemment beaucoup plus développées dans les pays européens du Sud (France, Espagne, Italie, Portugal et Grèce) que dans les pays du nord et de l'est de l'Europe, dont l'attention se dirige vers d'autres problématiques et régions », affirme ainsi Florent Parmentier, chercheur au Centre d'études européennes de sciences-po, à Paris. Le manque de visibilité de la PEV dans la presse de certains pays de l'UE est dû à plusieurs raisons. « Dans la presse belge, elle est peu visible pour une raison simple : la manière dont la Commission européenne la présente n'a rien d'attrayant, le processus est extraordinairement lent et les résultats n'ont jusqu'ici rien d'extraordinaire », explique Sabine Verhest. Selon Patrick Bèle, « la PEV peut être traitée dans la rubrique économique ou internationale. Or, le multilatéral est toujours difficile à placer ». Pour sa part, M. Parmentier juge que « la PEV n'est sans doute pas très visible en dehors de quelques spécialistes parce que c'est un sujet de politique étrangère. En outre, le sigle même n'est pas très parlant. Les pays regroupés n'ont pour point commun que de se retrouver en dehors des frontières politiques de l'UE. En dehors de cela, si la Biélorussie et le Maroc présentent certaines similarités, il existe également de grandes différences. Les pays d'Europe centrale font leur possible pour séparer les « voisins européens » (Europe orientale) « des voisins de l'Europe » (les pays méditerranéens) ». Pour M. Parmentier comme pour le journaliste du Figaro, le caractère ambivalent des sujets traités dans le cadre de la Politique européenne de voisinage a également un impact. « Même si la PEV a une dimension économique indéniable, c'est essentiellement dans les pages de politique étrangère que l'on retrouve les nouvelles la concernant », explique-t-il, ajoutant que « les articles concernent généralement les relations avec la Russie pour les pays de l'ancienne URSS et déplorent l'aide insuffisante de pays comme la Moldavie ou l'Ukraine. Pour la PEV envers les pays du Sud, ce sont davantage les questions de sécurité et d'immigration qui sont concernées ». Lire l'article dans son intégralité sur www.eurojar.org