L'Etat a décidé d'aller, à nouveau, à la rescousse de ses entreprises laminées des suites de la mauvaise gestion et/ou d'une concurrence mal régulée. Un chèque de 100 milliards de dinars devrait être déboursé dans le but de restructurer Air Algérie. Le gouvernement a validé aussi un autre plan de sauvetage au profit de la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) qui comprendrait l'annulation de 60 milliards de dinars de dettes et la prise en charge d'un découvert financier de 42 milliards de dinars. Les caisses du groupe pharmaceutique public Saidal doivent être renflouées en injectant des fonds à hauteur de 230 millions de dollars (un peu plus de 16 milliards de dinars). Il est prévu des actions de développement et de restructuration de la gamme de production visant à investir les créneaux de produits à forte valeur commerciale. Un autre plan de sauvetage est concocté afin de remettre sur les rails la SNTF, prise dans une véritable crise financière, caractérisée par un bilan déficitaire de 6,5 milliards de dinars en 2008 et un seuil d'endettement atteignant les 54 milliards de dinars. Ceci, alors que l'Etat est en passe de recapitaliser Sonelgaz pour pouvoir équilibrer ses comptes. L'entreprise est carrément noyée dans un véritable tourbillon de dettes. Pour ne citer que ces entreprises, le secteur public coûte à l'Etat les yeux de la tête, à défaut d'être générateur de richesses. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait déclaré le mois de juillet dernier que l'Etat algérien est disposé à booster les entreprises publiques créatrices de richesses et disposant d'un marché et de capacités de production. De son côté, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait, le 28 mai dernier, lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant le Conseil de la nation, largement abordé ce volet en insistant sur le soutien de l'Etat à l'entreprise créatrice de richesses. Mais il se trouve que ces entreprises sont en passe de devenir destructrices de richesses dans la mesure où d'énorme fonds ont été injectés, à maintes reprises, pour leur sauvetage, sans qu'il y ait, au bout du compte, un résultat palpable. Au niveau du ministère des Finances, on a évalué les dettes des entreprises publiques, dites stratégiques,elles dépassent de peu les 300 milliards de dinars. Des responsables du ministère de Karim Djoudi, contactés par nos soins, estiment que 150 entreprises en difficulté financière ont été recensées et nécessitent une intervention urgente du gouvernement. La nouveauté : le Conseil des participations de l'Etat (CPE) est appelé à statuer, au cours de ce mois de novembre, sur un rapport détaillé relatif aux entreprises qui bénéficieront du soutien de l'Etat pour « l'effacement de leurs dettes et l'amélioration de leurs performances ». Le rapport soumis au CPE, avons-nous appris auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, présente différentes solutions de secours des entreprises en difficulté. Globalement, l'Etat procédera à la recapitalisation des entreprises et le rachat de leurs dettes. Cependant, l'Etat semble oublier que la mauvaise gestion est à l'origine de la crise dans laquelle se sont embourbées les entreprises publiques. Les nominations politiques des managers, sans la prise en compte des autres critères de sélection mondialement reconnus, est le facteur majeur à l'origine de la mauvaise gestion. L'Etat semble incapable de demander des comptes à des managers placés pour des considérations autres que celles que l'on doit privilégier.