L'Etat décide de mettre de nouveau la main à la poche afin d'épauler financièrement une entreprise publique. Après avoir validé un plan de sauvetage au profit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et un planning d'effacement de dettes au profit de l'Enie, le gouvernement envisage une restructuration de la compagnie publique Air Algérie, incapable de financer son propre plan de développement. Le gouvernement a validé l'option d'augmenter le capital de la compagnie aérienne afin d'enclencher sa mise à niveau, laquelle comprendra l'acquisition d'une nouvelle flotte, la modernisation de ses infrastructures – base de maintenance comprise – ainsi que la formation du personnel. Le plan de restructuration concocté au profit d'Air Algérie coûtera à l'Etat 100 milliards de dinars et devrait s'étaler sur 5 années, soit jusqu'à 2014, a expliqué le premier responsable de la compagnie, Abdelwahid Bouabdallah, sur les ondes de la Radio nationale. Selon lui, le dossier a été transféré au Conseil national de l'investissement afin de choisir la meilleure manière de mettre à la disposition d'Air Algérie son chèque de 100 milliards de dinars. La compagnie publique a demandé un financement dont le taux d'intérêt est de 2,5% sur une durée de 15 ans avec, comme bonus, un différé de 2 ans, si l'on se réfère aux précisions du patron d'Air Algérie. La mission d'accompagnement du nouveau plan de développement d'Air Algérie a été confié au cabinet international d'audit et de conseil financier KPMG, a affirmé M. Bouabdallah. Le plan en question intègre une transaction d'achat de nouveaux aéronefs, la modernisation des infrastructures de l'entreprise, l'amélioration de la gestion ainsi que la concrétisation de la filialisation du groupe. Air Algérie a déjà conclu un accord pour l'acquisition de plusieurs ATR. M. Bouabdallah a fait savoir dans la foulée qu'une seconde offre est en cours d'évaluation et permettra d'acquérir le second lot de la nouvelle flotte prévue afin d'atteindre environ 13 aéronefs. M. Bouabdallah a évacué toute idée d'ouvrir le capital de l'entreprise-mère, tandis que ses futures filiales sont appelées à évoluer sous l'effet d'une prise de participation. « Le capital d'Air Algérie en tant qu'entreprise-mère ne peut pas connaître une prise de participation, mais sa filialisation ouvrira la voie à une ouverture partielle du capital des filiales, à l'instar de la filiale cargo, le catering et éventuellement la base de maintenance mais pas tout de suite », a-t-il expliqué. Pour ainsi dire, il semblerait que le gouvernement Ouyahia ait fait du soutien aux entreprises publiques une option stratégique. Le cabinet du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements a estimé hier qu'il s'agissait « d'aller vers le choix de consolider les entreprises stratégique de l'économie nationale afin d'en faire des championnes à l'avenir ». Entre autres secteurs concernés, le ministère de Temmar mise sur les industries électronique, automobile et pharmaceutique, la chimie et les engrais, les transports.