Les travailleurs du groupement algéro-turc Ozgun-Nurol-Engoa, chargé du projet de la pénétrante autoroutière Tizi Ouzou-Bouira, tronçon de la commune d'Aomar, au nord-ouest de Bouira, sont en grève depuis hier. Les protestataires, qui avaient observé un sit-in en plein chantier, ont dénoncé ce qu'ils qualifient de «licenciement déguisé». «En plus des retards accumulés dans le versement de nos salaires, l'administration nous a obligés à prendre un congé sans solde de 45 jours. Ils n'ont gardé que 5 ouvriers sur plus de 80 exerçant sur le chantier du tronçon de Aomar. C'est une manière déguisée pour nous mettre à la porte, puisque nos contrats s'achèveront en mars 2019», dénoncent les grévistes rencontrés sur place. Le projet de la pénétrante Tizi Ouzou-Bouira, d'une longueur de 48 km, a été lancé en février 2014 pour un délai de réalisation de 36 mois. Cependant, les travaux ont connu un retard de plus de 2 ans. La réception de l'infrastructure, qui devait avoir lieu en mars 2017, a été reportée à mars 2020. «Au lieu de recruter davantage d'ouvriers, augmenter la cadence des travaux et livrer le projet dans les délais, ces entreprises sont en train de réduire l'effectif. Les délais de réalisation risquent encore fois une prolongation», diront les protestataires, qui dénoncent aussi les entraves administratives que subissent les syndicalistes du groupement. «Nous avions créé une section syndicale pour défendre les droits des travailleurs. Mais elle a été sabotée par l'administration du groupement. Les syndicalistes ont été licenciés et même poursuivis en justice.» Les grévistes revendiquent, entre autres, l'annulation des congés forcés, des assurances de non-licenciement après la reprise du travail et le renouvellement des contrats. Nos tentatives pour joindre par téléphone les responsables du groupement algéro-turc ont été vaines.