Les travailleurs grévistes se disent "victimes" de ce qu'ils ont qualifié de "règlement de comptes en interne". Les travailleurs de groupement algéro-turc d'entreprises, l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa) et Özgun, activant au chantier de la pénétrante Bouira-Tizi Ouzou, sont en grève illimitée depuis plus d'une semaine, afin de dénoncer un "licenciement abusif" de la part de leur direction. Hier, une cinquantaine d'entre eux a observé un sit-in devant le chantier de Djebahia. Selon le porte-parole de ces travailleurs, la direction de l'entreprise réalisatrice aurait procédé au licenciement de 120 ouvriers sans le moindre justificatif. "Les travailleurs licenciés l'ont été de manière brutale et sans le moindre justificatif valable. D'ailleurs, leurs dossiers sont irréprochables", indique ce délégué syndical. Et d'ajouter qu'"ils ont mis fin à leurs contrats pour recruter des étrangers. Chose que nous n'accepterons jamais", a-t-il asséné. Les travailleurs grévistes se disent "victimes" de ce qu'ils ont qualifié de "règlement de comptes en interne". "Où sont nos élus à l'APN ?", s'interrogera un travailleur, dont le contrat de trois mois a expiré. "Au début, on signait des contrats d'une année, puis de six mois et enfin de trois mois. Quant à nos droits, ils sont toujours ignorés. Si on les réclamait, on serait menacés de licenciement", répondra un autre protestataire. La section syndicale a rédigé un rapport détaillé qui est déjà posé sur le bureau du wali de Bouira. Selon nos informations, l'inspection du travail de la wilaya se déplacera dans les prochaines heures sur les lieux, afin d'avoir des explications sur ces licenciements que les concernés qualifient d'"abusifs". Contactés par nos soins, les responsables de l'Engoa n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Ils se sont uniquement contentés de nous rediriger vers le ministère des Travaux publics. De leur côté, les protestataires soutiennent mordicus qu'ils ne reprendront pas le travail avant qu'ils n'aient reçu des assurances concernant le paiement de leurs indemnités. En attendant, ce projet reste irrémédiablement à l'arrêt. Lancé en janvier 2014, pour un montant global de 50 milliards de dinars, le taux d'avancement de cette pénétrante atteint actuellement 21%. Elle comporte la réalisation de 21 viaducs, 6 tunnels, 41 ouvrages divers, 51 ouvrages hydrauliques et 8 échangeurs. RAMDANE B.