Quelle sensation de fraîcheur et de bien-être ! Le tout Béjaïa arbore une propreté éclatante. Les ordures sorties par les ménages la veille, tard le soir, sont enlevées avant l'aube et les rues sont tôt le matin balayées, brossées et arrosées. D'autant que les camions citernes n'ont pas beaucoup de chemin à faire pour se réapprovisionner, tous les quartiers de Béjaïa foisonnant de bouches d'incendie. L'eau coule également à flots partout, dans les fontaines publiques : à Aïn Zaouche, Square Pasteur, Laïne Oubassane à Sidi Abdelkhaq, Dar Saqia, Ham Errih, le marché Lekhmiss, le marché Philippe, le marché rue Aïssat Idir, square des Oliviers, … Les vespasiennes de la rue Salah Bourbaba, de la Gare et de la rue ….. sont, par force volonté et eau courante, régulièrement nettoyées. Les toilettes publiques du Rond-point de la Poste sont nickel. On veut plus que le manteau vert drapant la périphérie non bâtie : le boulevard Amirouche, artère principale de la haute ville, est ornementé de grands pots de fleurs. Pas une impasse, pas un escalier n'échappe à l'action des balais brosses. Le tableau est peint par la volonté de bien faire des services publics et le civisme des citoyens. C'est le « Bougie qui bouge », pour reprendre la formule naguère consacrée par les anciens bougiotes revendeurs de poissons qui aiment à vanter la sardine pêchée au large des Aiguades. Remettons les pieds sur terre. Ça, c'est le passé révolu. Il est manifestement clair que le tableau tel que dépeint n'a plus place dans le paysage actuel. C'est un peu l'état où sont, maintenant, les choses qui nous fait invoquer le passé. Comme quoi, qui n'avance pas recule.