Les étudiants de l'Institut national des technologies de l'information et de la communication, anciennement Institut des télécommunications d'Oran, sont en grève illimitée depuis hier. Deux revendications essentielles sont mises en avant. La première concerne la nécessité de revoir le taux, actuellement fixé à seulement 10%, des diplômés en DEUA qui veulent poursuivre une formation en cycle long (ingéniorat) ; la seconde concerne la revalorisation des repas quotidiens offerts pour chaque étudiant qui est de 70 DA à l'institut contre 100 DA dans les cités universitaires. « Nous trouvons injuste que les diplômés en DEUA, qui désirent poursuivre leurs études, ne puissent pas le faire à cause d'une note qui limite l'accès à seulement 10% des étudiants de cette catégorie alors que nous devrions être les plus privilégiés, du moment que nous sommes formés sur place et que nous présentons donc de meilleures chances de réussir », affirment deux étudiantes de la promotion de juin dernier (DEUA 33) qui se sont déplacées la veille à notre rédaction. Elles précisent avoir postulé pour des places pédagogiques, mais en vain. Pour elles, les offres d'emploi vont aux ingénieurs et c'est seulement face à la hantise du chômage qu'elles veulent aujourd'hui pousser plus loin leur formation. Après avoir frappé à toutes les portes et face à la lenteur des démarches administratives, les étudiants ont donc décidé le recours à la grève pour attirer surtout l'attention des hautes instances du pays. Localement, les responsables de l'institut comprennent bien la situation mais disent être soumis à l'obligation de l'application des textes. « Nous pouvons prendre une décision à l'échelle locale pour inscrire plus de monde mais à la fin du cursus, quand il s'agira de délivrer des diplômes, nous risquons d'avoir des problèmes car on nous accusera de n'avoir pas respecté les textes », explique M. Boutaleb, DG de l'Institut qui précise que, pour les autres inscrits en ingéniorat, il est exigé l'attestation de transfert de l'université. L'INTIC ne figure pas sur la carte universitaire et ceux qui viennent ici sont d'abord inscrits dans une filière à l'université. Ils viennent de leur propre chef pour s'inscrire, les responsables pédagogiques se chargent d'étudier les demandes au cas par cas. Avant, l'entrée se faisait par concours ouvert aux Bac+2. Le fonctionnement de l'ITO a entre-temps été chamboulé. En ce qui concerne la valeur du repas, les mêmes responsables attestent avoir tenté plusieurs solutions alternatives juste pour ne pas fermer le restaurant. M. Boutaleb estime à 15 millions de DA le montant des dettes que son établissement a contractées précédemment auprès des fournisseurs juste pour continuer à offrir des repas à ses étudiants. Là aussi, la solution ne peut venir que des instances supérieures.