De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar C'est un véritable dilemme devant lequel se retrouvent les étudiants et les responsables de l'Institut national des télécommunications d'Oran. La restauration est suspendue depuis quelques jours faute de subventions suffisantes. Les étudiants se plaignent de la mauvaise qualité des repas et du pain durant les deux principaux repas de la journée. «Le ministère des Finances nous impose une dotation quotidienne de 70 DA pour un repas, alors que le reste des étudiants des autres universités et établissements universitaires du pays sont calculés sur la base de 100 DA le repas. Pourquoi cette injustice ségrégationniste et pourquoi cet arbitraire ? Nous appartenons à deux ministères différents, il est vrai, mais nous n'en tirons aucun dividende», s'insurgent les représentants des étudiants enrôlés sous la coupe de l'UGEL. Les étudiants déplorent également leur mise à l'écart des épreuves d'accession à l'ingéniorat. «Ils ne prennent que 10% des meilleurs étudiants. Le reste auront fait des études qui ne servent finalement à rien. Nous demandons l'augmentation du pourcentage à 20% pour permettre à ces étudiants en DEUA d'accéder à l'ingéniorat», proposeront-ils. Une grève générale vient d'être entamée dans cet institut qui englobe plus de 500 étudiants et devra se prolonger durant les deux semaines qui à venir, nous dit-on. Pour l'administration, «c'est un grand problème qui dépasse le cadre de nos prérogatives», notera le directeur de l'institut qui nous expliquera que «le ministère des Finances a accepté de revoir à a hausse le prix de l'allocation journalière au titre de la restauration qui est passée de 55 à 70 DA», nous dira-t-il. Cela alors que la dotation allouée au reste des étudiants des autres instituts et universités est de 100 DA. Pourquoi cette ségrégation et cette décision sélective ? «Nous n'avons eu aucune explication de la part du ministère des Finances, malgré notre demande de réajuster», nous confiera le directeur de l'institut. En fait, il n'y a aucune raison valable pour que les étudiants de l'institut des télécommunications soient lésés de cette manière. Il y a lieu de rappeler que la dotation de 70 DA est allouée à chaque étudiant pour les trois repas de la journée, petit déjeuner, déjeuner et dîner. Une telle situation n'a pas manqué de donner lieu à des répercussions, notamment l'amoncellement des dettes de l'ancienne administration, qui avoisinerait 1,5 milliard de centimes. L'administration a fait un certain nombre de propositions au ministère des Finances, notamment le transfert de chapitres ou l'acceptation de dotations de l'administration des postes et télécommunications, mais en vain. Reste l'ultime solution de revoir à la hausse les allocations estudiantines pour les ajuster à celles de tous les étudiants algériens. En attendant, l'entrée en vigueur de la nouvelle disposition financière des 70 DA, la restauration continue de fonctionner à 55 DA. Deuxième problème soulevé par les étudiants, l'accès aux études en ingéniorat. Pour la première fois, cette année l'institut qui accueille également des étudiants étrangers en bourse d'Etat, a ouvert une première promotion de tronc commun en ingéniorat. «Avant, nous recevions les étudiants du tronc commun de technologie de l'université. Depuis cette année, cette filière a disparu au risque de voir supprimé le diplôme d'ingéniorat. Les étudiants du LMD n'ouvrant pas droit aux études dans notre institut», nous confiera le directeur. En attendant l'intervention des deux tutelles et du ministère des Finances, les étudiants poursuivent leur mouvement de grève dans l'espoir d'avoir gain de cause.