La fédération FFS de Ghardaïa estime que son militant est victime d'une cabale. Dans un long communiqué parvenu à notre bureau de Ghardaïa, la fédération de Ghardaïa du Front des forces socialistes a dénoncé “les vieilles pratiques du pouvoir tendant à intimider ses militants” s'interrogeant justement sur le timing choisi pour “le retour de ces formes de pression à la veille du procès en appel de Mohamed Baba Nedjar, qui doit avoir lieu aujourd'hui à Médéa”. Condamné en première instance à la peine capitale, le 6 juin 2006, pour meurtre par le tribunal criminel de Ghardaïa, et après deux reports et plus de trois années de détention, Mohamed Baba Nedjar se retrouve aujourd'hui devant les juges de la cour de Médéa pour un crime qu'il a toujours nié. Il est accusé d'homicide volontaire par aspersion d'essence et immolation, avec préméditation, de l'ancien responsable de l'antenne du Croissant-Rouge algérien de la commune de Ghardaïa au mois de ramadhan 2005, feu Bazzine Ibrahim, brûlé vif par deux personnes encagoulées. Âgé alors de 21 ans au moment des faits. Mohamed Baba Nedjar, militant du FFS et des droits de l'homme, qui s'était lui-même présenté au commissariat le 20 octobre 2006, en réponse à une convocation qui lui a été envoyée par les services de sécurité a alors été arrêté. Il est depuis ce jour emprisonné, ne cessant de clamer son innocence. “Depuis cette date, Baba Nedjar vit un vrai calvaire. Il a subi des interrogatoires interminables et incessants, des pressions et tortures physiques et psychologiques”. Selon le communiqué de la fédération du FFS de Ghardaïa, “toute cette cabale a été montée pour discréditer et salir la réputation des meneurs du mouvement de protestation de Ghardaïa”. Par ailleurs, la fédération de Ghardaïa du vieux parti ajoute que “au cours de l'instruction, des questions sur la nature des rapports qu'entretient l'accusé avec les responsables du FFS Ghardaïa ont été posées”, affirmant “que pour les autorités, le fait que Mohamed Baba Nedjar avait, lors de son arrestation, une revue éditée par le FFS, prouvait sa présumée implication dans le meurtre, pour lequel celui-ci a toujours clamé son innoncence”. Dans le même communiqué, signé par le responsable de la fédération FFS de Ghardaïa, le docteur Kamel Eddine Fekhar, il est souligné que “Mohamed Baba Nedjar paie pour un crime qu'il n'a pas commis. Il est victime d'un complot ourdi par un Etat policier qui utilise tous les moyens pour liquider tout militant demandeur de droits ou de liberté”. La fédération invite de ce fait toutes les personnalités nationales, les intellecturels, les militants politiques, des droits de l'homme et les journalistes à être présents en force le jour du procès “pour imposer un procès équitable à l'effet d'abréger le cauchemar que vit Baba Nedjar, qui est innocent du crime dont on l'accuse”. Le collectif de défense, rappelons-le, était constitué d'une pléiade d'avocats de renom, au nombre de sept, dont Me Mostefa Bouchachi, président, par ailleurs, de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Beaucoup de personnalités, notamment du FFS, seront présentes à ce procès, dont M. Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, ex-premier secrétaire du FFS, M. Salah Eddine Sidhoum, militant très connu des droits de l'homme ainsi que Hakim Addad, président de l'association RAJ.