Trois jours après la mort de trois des leurs – deux élèves et un travailleur – dans un accident entre un train de voyageurs et un bus de transport, les habitants des douars Khlaïf, Ouled Benaâda et El Houaoura, dans la commune de Boukadir (Chlef), ont organisé hier un mouvement de protestation pour exiger la mise en place en urgence d'une barrière de protection au niveau du passage non gardé. Ils ont bloqué le chemin de fer à hauteur du lieu où a eu l'accident ainsi que la route nationale Alger-Oran qui passe juste à côté. Les trains de voyageurs venant d'Alger et d'Oran sont restés immobilisés à Chlef et à Oued R'hiou, alors que la circulation des voitures a dû être déviée sur le tronçon de l'autoroute en chantier. Les protestataires ont réclamé aussi l'affectation d'un bus de transport et le bitumage de la voie principale qui mène à leurs hameaux. Ils ont carrément occupé les deux voies, exigeant la présence du wali de Chlef pour lui exposer de vive voix leurs doléances. Ce dernier a dépêché, dès les premières heures de la matinée, son chef de cabinet, le Drag et le chef de la daïra de Boukadir. En dépit des assurances données par la délégation quant à la prise en charge des problèmes soulevés, les manifestants ont poursuivi leur mouvement, estimant qu'ils ont été « souvent abusés par des promesses non tenues ». « Malgré nos réclamations, les élus sont restés indifférents et n'ont rien fait pour améliorer notre quotidien. Le maire est plutôt préoccupé par la course au Sénat et ne nous a jamais rendu visite ni daigné se pencher sur notre cas », indiquent des citoyens en colère, rencontrés sur la voie ferrée. Ils nous ont appris qu'un autre accident grave a pu être évité samedi au même endroit. Selon leurs dires, la mauvaise visibilité est à l'origine de la collision qui a fait, rappelons-le, trois morts et dix-neuf blessés, en majorité des élèves qui s'apprêtaient à rejoindre leur établissement à Boukadir. A 13h30, les forces antiémeutes de la gendarmerie, qui étaient stationnées à Boukadir, avaient reçu l'ordre d'intervenir pour dégager la voie. Ne voulant pas en découdre avec ces derniers, les manifestants ont fini par quitter les lieux dans le calme et le trafic ferroviaire et routier a pu reprendre à 14h.