Les voyageurs se plaignent de la mauvaise prestation assurée par les transporteurs. Le secteur échappe à toute régulation. Tarifs incontrôlables et souvent exorbitants, manque de moyens de transport, pullulement des clandestins…, ce sont là les problèmes rencontrés au quotidien par les usagers des transports en commun au niveau des différentes localités de la wilaya de Bouira. En effet, la plupart des citoyens, interrogés à ce propos, mettent en cause l'absence des services de l'Etat qui, d'après nos interlocuteurs, n'assurent plus la régulation qui pourtant dépend de leurs compétences. A commencer par les tarifs de transport pratiqués « suivant l'humeur des transporteurs », à en croire nos interlocuteurs. Un peu partout, et plus particulièrement dans les zones rurales, l'on continue à se plaindre de la mauvaise prestation assurée par les transporteurs souvent à bord de moyens roulants désuets ne présentant aucun confort ni sécurité pour les voyageurs. Du point de vue des prix pratiqués, l'on dresse un constat des plus amers : le calcul des frais de déplacement quotidiens suffit à lui seul à démontrer la nature contraignante de ces derniers. « Nous sommes saignés à blanc par ces transporteurs qui nous imposent des prix qu'ils fixent selon leurs convenances, sans prendre en considération ni la réglementation régissant le secteur encore moins le pouvoir d'achat des citoyens en perpétuelle dégringolade », nous dira Karim, un fonctionnaire faisant quotidiennement la navette M'Chedallah–Bouira sur une distance de plus de 45 km. Le prix d'un voyage à ce niveau est fixé à 40 DA, ce qui donnera une moyenne de 2000 DA par mois, voire 20% du SNMG. Cela sans y ajouter les frais des petits déplacements à l'intérieur du centre urbain. A ce niveau, le moindre déplacement est facturé à 10 DA. C'est trop, s'accordent à dire la plupart des personnes interrogées. Dans les localités périphériques de la ville de Bouira, à l'instar du quartier de Ras Bouira, c'est le phénomène des « capsules » qui se trouve décrié, notamment par les transporteurs dûment agréés. Par ici, il y a une concurrence acharnée entre les transporteurs déclarés et les clandestins, par dizaines, qui leur prennent une bonne part du marché. Certes, les services de police interviennent souvent pour sévir contre ces faux transporteurs, mais sans pour autant mettre un terme au problème à ce niveau. Les voyageurs quant à eux se plaignent du manque de moyens de transport à chaque fois que les policiers se pointent dans les parages, ce qui, d'après nos interlocuteurs, démontre un déficit énorme en la matière. La solution : les habitants de la localité souhaitent voir les responsables de la direction des transports régulariser les propriétaires des fourgonnettes. Ce ne sont là en fait que des exemples parmi tant d'autres, car le même constat est fait pratiquement à tous les niveaux, et c'est l'anarchie qui règne qui se trouve toujours décriée. La régulation du marché du transport passe, selon les initiés, par l'octroi de nouvelles lignes aux demandeurs et par la mise en place d'un cadre réglementaire à même d'éviter aux voyageurs les effets néfastes de ce désordre régnant.