L'artiste dessinateur Mohamed Staïfi a tenu son pari : distribuer durant le Salon international du livre d'Alger son journal « sans papiers », El Hit adimoqrati achaâbi, « vrai faux journal », pour reprendre les mots de son créateur. Huit pages de dessins, caricatures, textes décalés, détournés, en arabe et en français. Le « canular éditorial » a fonctionné, donnant un nouvel espace d'expression, libérant la parole du joug des autorisations. « Engagement tenu donc ; 300 exemplaires distribués en hommage aux 300 jeunes manifestants du 5 octobre 2009 à Sahat Chouhada qui ont pu marcher pacifiquement et sans dérapages à Alger, hommage au collectif « Bezzzef » et à tous les journalistes engagés », résume Staïfi. « Le Hit restera une publication électronique - par exemple sur Facebook - à l'instar des milliers de blogs sur la toile. Les adhérents pourront s'y exprimer dans le respect de l'éthique et pourront l'imprimer symboliquement pour le placarder où ils le souhaitent pour sortir du virtuel vers la voie publique, la rue », indique l'artiste. « Je n'ai pas l'intention de demander une autorisation ni la prétention ‘‘don Quichottesque'' de lancer un vrai journal tout seul. Toutefois, cela incitera peut-être les dessinateurs algériens à se regrouper en collectif et exiger avec force arguments leur droit à l'édition et à la publication. Dans ce cas, je serai ravi d'y collaborer au moins avec un dessin par numéro », explique Mohamed. A quand le prochain Hit ?