«ça, c'est de la musique !», s'est écrié un spectateur qui ne connaissait visiblement pas cet artiste à la dégaine de rocker et à la voix de crooner. Invité à se produire dans le cadre de la 9e édition du Festival de la culture amazighe, qui s'est déroulé du 5 au 7 juillet, dans la ville de Fès, au Maroc, le rocker kabyle a laissé une excellente impression après un gala de haute facture. Professionnel jusqu'à la dernière note, le sympathique Ali a offert un spectacle de qualité avec des musiciens chevronnés connaissant son répertoire par cœur. Ali s'est même payé les services d'un ingénieur du son qui l'accompagne à chaque prestation pour assurer une qualité de son maximale. Le résultat est que lorsqu'on écoute le groupe sur scène, le son est très proche de celui du studio. Un vrai gage de sérieux et de respect de l'art et du public. Ali Amran a été, de prime abord, surpris que le public lui réclamait à cor et à cri certains titres de son répertoire, tels que Khali Slimane ou encore Tavalizth. Tout au long de la soirée, le chanteur a interprété ses meilleures compositions, alternant des ballades très folk comme Sfina ou Houria, avec des morceaux plus rock comme Vghigh akemhemlagh kan akka ou encore Sanda akka, magnifique morceau qui ne figure sur aucun des précédents albums, mais qui risque de faire, à l'avenir, son petit bonhomme de chemin dans le cœur du public. Brandissant le drapeau amazigh, hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, ont vibré en harmonie avec le chanteur, dansant à corps perdu sous le ciel étoilé de Fès jusqu'au bout de la soirée. Après le gala, ses fans, venus de plusieurs localités lointaines, ont tenu à immortaliser cette rencontre en posant avec leur idole qu'ils ont d'ores et déjà appelé à se produire de nouveau dans d'autres régions du Maroc. Le lendemain du gala, nous avons rencontré un autre groupe de fans dans le hall de l'hôtel, où séjournait le chanteur. Ce groupe avait eu moins de chance : ils s'étaient trompés sur le lieu du gala et avaient raté le passage de leur idole. Pour atténuer quelque peu leur déception, Ali Amran est allé chercher sa guitare dans sa chambre pour leur interpréter Ayaqlales au bord de la piscine.