L'agression dont a été la cible l'équipe nationale sur le trajet de l'aéroport vers leur l'hôtel a grandement revigoré la ferveur des supporters jijelis. Dans la soirée de jeudi, après la diffusion de l'information par les médias, des dizaines d'automobilistes ont commencé à sillonner les artères de la ville en usant des klaxons alors que des groupes de jeunes se sont formés au niveau des différents quartiers pour échanger les nouvelles sur ce regrettable incident. A la cité des Martyrs Halimi, l'attroupement de jeunes aux abords d'une villa occupée par des Egyptiens travaillant sur un chantier confié à une entreprise de leur pays s'est fort heureusement terminé sans incident ; les services de police ont pu dépêcher à temps des agents pour assurer la sécurité des locataires. La la villa est toujours sous surveillance alors que les travailleurs égyptiens ont reçu comme consigne de ne pas quitter pour le moment leur domicile jijélien. Le lendemain, tout le monde ne parlait plus que de cette attaque. Colère et déception résument le sentiment général des personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus. Les plus jeunes supporters ont, dès la matinée, redoublé d'efforts pour accrocher encore plus de drapeaux, arborant capes et autres chapeaux aux couleurs nationales. Mais le point qui a le plus déçu les citoyens a été sans conteste le maquillage des faits par les Egyptiens. Il a été très mal perçu par la population, outrée par l'accusation de « mise en scène » de cette attaque par les Fennecs. Cette grossière réplique a exacerbé le sentiment d'indignation. Les imams des différentes mosquées ont, pour leur part, joué la carte de l'apaisement en appelant à la retenue, rappelant qu'il ne s'agit que d'un match de football. Un match qui promet d'être électrique.