La fête nationale est reportée. Après 90 minutes de grand suspense, les Algériens se sont refroidis dès le coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain qui a mis fin au match Egypte-Algérie qui s'est terminé par une victoire par deux buts à zéro en faveur des Pharaons. Pourtant, les Algériens y ont cru jusqu'à l'avant-dernière minute du temps additionnel de la deuxième période. Ayant encaissé un premier but dès la 3e minute de jeu, l'équipe nationale avait eu la chance de revenir au score à maintes reprises. Il n'en fut rien. Ce sont plutôt les Egyptiens qui arrivent à marquer une seconde réalisation et arrachent ainsi le droit de jouer un match de barrage qui aura lieu mercredi prochain au Soudan. Les Fennecs ne sont pas élimés, mais ils auront la tâche difficile à Khartoum (la capitale soudanaise). Toutefois, la déception des supporters de l'équipe nationale est grande. Un silence de mort régnait, quelques minutes après le match, à Alger. Pourtant, la capitale était joyeuse tout au long de la journée d'hier. En effet, ornée des couleurs nationales, Alger s'est mise à l'heure égyptienne. Comme partout en Algérie, la fête a commencé très tôt dans la capitale. A mesure que le méga rendez-vous s'approche, les fans de l'équipe nationale de football affichent leur entière confiance quant à la qualification des Verts au Mondial sud-africain de 2010. « Nous irons au Mondial ! Nous allons battre l'Egypte par trois à zéro », déclare Hamza. Accompagné de deux amis, Noureddine et Rachid, ils commencent à défiler à 13h. Habillés d'ensembles vert, blanc et rouge, les trois jeunes font des allers-retours tout le long du boulevard Zighout Youcef, à Alger-Centre, tout en chantant à la gloire des coéquipiers de Lounès Gaouaoui. L'agression des éléments de l'équipe nationale, jeudi dernier au Caire, est toujours dans les esprits. « Houma dharbouna belahdjar, h'na nedharbouhoum balon (eux, ils nous ont agressés à coups de pierres, nous allons leur répondre avec une leçon de football) », lance Noureddine, avant d'aller continuer la fête avec ses camarades. Comme eux, des milliers d'Algérois ont défilé toute la journée d'hier dans les rues de la capitale. De la place du 1er Mai à Bab El Oued en passant par la Grande-Poste et la place Audin, l'ambiance est la même. C'est la fête partout ! Des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes et même des vieux chantent et dansent en scandant des slogans à la gloire des camarades de Karim Ziani, la nouvelle coqueluche des jeunes Algériens. « One, two, thre viva l'Algérie ! », est sur toutes les lèvres. Le onze national a réussi à redonner espoir à une jeunesse longtemps désabusée… En effet, il était difficile, voire impossible de penser à un autre scénario que celui de la qualification des Fennecs algériens à la Coupe du monde. Les tee-shirts et les drapeaux, un commerce juteux Alors que la ferveur est à son paroxysme, le commerce fleurit aussi. Au milieu d'un brouhaha de klaxons, de musique et de chants fusant à tue-tête aux quatre coins de la capitale, des dizaines de jeunes s'affairaient également à écouler leur marchandise : des chapeaux, des drapeaux, des écharpes et des serre-poignets. Il y en a de toutes les formes et pour tous les âges. Ces commerces attirent toujours des foules. Ceux qui ont résisté à la fièvre du big-match ont fini par y succomber. Des dizaines de personnes ont afflué, durant la journées d'hier, pour acquérir qui un tee-shirt, qui une écharpe ou un drapeau pour préparer la grande fête du soir. « Mes enfants ont insisté pour que je leur achète des drapeaux. Ils veulent défiler ce soir (hier soir, ndlr) et je suis obligé de répondre favorablement à leur demande. J'espère que l'équipe nationale gagnera et que la fête sera grandiose », nous dit Mohamed, la quarantaine. C'est à la place des Martyrs et au marché de Bab El Oued que ces commerces sont concentrés. Dans ces deux quartiers, les jeunes font à la fois la fête et des affaires. A côté de amas de marchandises, des groupes de jeunes animent parfaitement l'ambiance. « Armés » de karkabou et de zorna, ils ont déjà mis leurs quartiers en ébullition avec des chants narguant les Egyptiens et louant les mérites de l'EN et de son coach, Rabah Saâdane. La joie prend diverses formes. Outre karkabou et zorna, des familles entières ont préféré défiler en voiture. Elles sillonnent les principales artères de la capitale. La circulation automobile devient impossible à mesure que l'heure fatidique approche. A deux heures du début du grand duel, les principales places de la capitale étaient noires de monde. Les supporters algériens semblaient faire des répétitions avant la grande explosion du joie, synonyme d'une qualification historique, la troisième du genre, au Mondial 2010. L'ambiance est restée la même jusqu'à 18h20, à 10 minutes du début de la rencontre. A 18h30, les rues sont vite vidées et tout le monde s'est mis devant le petit écran pour suivre le match...