De nombreuses infrastructures sont dans un état de dégradation avancé. C'est un rapport accablant sur l'état des lieux des nombreuses salles de soins disséminées à travers les communes de la wilaya que la commission de la santé et de l'environnement de l'APW a présenté lors de la troisième session de l'assemblée, tenue jeudi dernier, après des sorties sur terrain effectuées durant plusieurs semaines. L'on peut lire dans le rapport en question, communiqué à la presse, que le plus grand nombre de ces salles, appelées « unités médicalisées », est menacé d'effondrement, à savoir celles d'El Kehalcha, dans la commune de Aïn Abid, d'El Meridj et de la ferme Kadri, à El Khroub, qui présente des fissures au niveau des murs et de la toiture ; un état jugé inquiétant, car mettant en péril la vie des malades. Réalisée en 1988, cette salle « a fait l'objet de travaux de réhabilitation, mais pleins de lacunes », dont le coût a dépassé les 800 MDA (millions), lit-on dans le rapport. D'autres salles sont, par ailleurs, également délabrées comme celles de Karboua Ramdane, dans la commune de Benbadis et de Chahid El Hachemi Outili à Bir El Kratsa, distante de 16 km du chef-lieu de Aïn Abid. Fermée et abandonnée, celle-ci est tout simplement livrée aux actes de vandalisme. La majorité de ces structures souffre du manque d'équipements médicaux et médecins spécialistes, notamment des gynécologues et autres paramédicaux, ce qui pénalise fortement la population ; en témoigne l'état des salles de soins d'El Guerrah, dans la commune de Ouled Rahmoun, et Gaïd Abdellah à Hamma Bouziane, lesquelles d'ailleurs sont très souvent boudées par les citoyens. En outre, la commission de la santé déplore que certaines de ces structures aient été détournées de leur vocation et se soient transformées en logements de fonction. Les membres de la commission citent à ce propos la salle Chahid Mahmoud Djelili d'El Karia El Ichtirakia, à Aïn Abid, qui, de surcroît menace ruine. D'autre part, le rapport des élus dit ceci : « Certains médecins, recrutés dans le cadre du pré-emploi ou celui du filet social, se sont vus, en plus d'accomplir leur travail en tant que médecins, imposer les tâches d'agents de nettoiement ». C'est le cas d'un chirurgien dentiste ayant intégré la salle de soins de Aïn Ben Sbaâ, à Hamma Bouziane, et qui s'est retrouvé à faire le ménage après les heures de consultation, la mairie n'ayant pas cru utile de recruter un agent de nettoiement. De telles conditions de travail, ajoutées à l'isolement, à l'absence d'agents de sécurité, au manque d'équipements, d'ambulances, etc. font que bon nombre de médecins soient découragés, finissant par fuir leur responsabilité. Ont-ils tort ? Ceci reste à débattre. Ce qui est par contre évident, c'est la démission des collectivités locales et de la direction de la santé, sachant que c'est à elles qu'incombe le devoir de procéder à une sérieuse réhabilitation des salles de soins et à l'encadrement du personnel médical.