Un mort à Annaba Dans les structures sanitaires de la wilaya de Annaba, le temps est à la prise en charge des malades chroniques de tous âges qui n'ont pas pu résister à l'émotion de la rencontre qui a opposé l'Egypte à l'Algérie. « Depuis le premier but, nous ne cessons de recevoir des malades cardiaques, hypertendus et asthmatiques. Un jeune de 22 ans habitant la cité Pont blanc a rendu l'âme suite à un arrêt cardiaque », déclare le médecin de permanence au service des urgences de l'hôpital Ibn Sina de Annaba. Plusieurs heures avant le début de la rencontre, la quasi-totalité des commerçants de Annaba ont baissé rideau. Même la commerçante rue Ibn Khaldoun (Ex Gambetta) n'a pas fait exception. Le temps était à la fête avant même le début du match. Une ambiance de liesse populaire s'est emparée des rues de la ville. Colère à Skikda Autant l'attente était grande, autant la déception était immense hier à Skikda. Au coup de sifflet final, on pouvait facilement deviner un assourdissant silence qui couvait la ville. Inimaginable, à moins d'une minute de la fin, l'équipe nationale n'est pas parvenue à sauver l'essentiel. Dur, mais c'est la loi du sport, même si beaucoup de Skikdis ne cachaient pas leur déception ou leur colère. Des regroupements ont vite été formés dans le calme pour débattre de cette mini-débâcle loin de tout esprit festif. « C'est comme si nous venions d'être éliminés », estiment quelques-uns. D'autres, plus sereins jugent qu'il reste encore une autre chance à l'Algérie. « C'est vrai qu'on a frôlé la qualification, mais il faut continuer à encourager cette jeune équipe. » La rue, gonflée à bloc des semaines durant, a très mal digéré ce résultat. Des colères enfouies ont vite refait surface et des jeunes, encore sous le choc, ne mâchent pas leurs mots : « Nos responsables devaient agir pour annuler la rencontre après l'agression du Caire, car le moral des joueurs en avait certainement pris un coup. Encore une fois, on a privilégié l'intérêt économique et mercantile de certains sur l'intérêt de tout un peuple. » D'autres ne cachent pas leur animosité envers ces Egyptiens qui se sont attaqué au bus de l'équipe nationale. La déception a d'ailleurs fait craindre le pire hier à Skikda, où on a senti une grande tension, même si le déploiement des services de sécurité était évident. Dans quelques cités, des jeunes se sont cependant permis quelques cris de vengeance alors qu'au centre-ville, d'autres n'ont ménagé ni les Egyptiens ni Saâdane. On note que par mesure de sécurité, les ressortissants égyptiens travaillant à Skikda ont été regroupés, la veille, dans un endroit tenu secret afin de pallier à toute éventualité. Espoir à Mascara La fête a été reportée à Mascara. En effet, après le coup de sifflet final de l'arbitre, c'est un calme plat qui a régné sur la ville. Les supporters des Verts ont été abasourdis. Ils n'arrivaient pas à croire que les joueurs de l'EN n'ont pas réussi à concrétiser le rêve de remporter le match devant l'Egypte. « Ce sont les jeunes et moins jeunes qui s'étaient préparés à faire la fête. Malheureusement, celle-ci sera reportée », nous dira notre confrère Mohamed Meddeber. Un jeune du quartier Guelizia (l'Eglise) nous affirmera : « Je suis zaouali et ma raison d'être c'est les Verts. » Et un autre de poursuivre : « Je suis un échoué de la harga mais j'aime l'équipe nationale. » Pour la plupart des jeunes interrogés : « L'espoir demeure. Nous sommes fiers de l'équipe nationale et vive l'Algérie. » Stupeur à Oran Aussi incroyable que cela puisse paraître, le but égyptien inscrit dans le temps additionnel, qui est synonyme de match d'appui, a assommé carrément les férus de la balle ronde à El Bahia. Ce fut la consternation et la stupeur parmi les inconditionnels des Verts, qui ne s'attendaient pas à ce coup de massue venu au moment où la fête battait déjà son plein. En tout cas, la fête a été ternie. On ne savait même pas ce qui venait de se passer, à cette fatidique minute. Il y a même eu des anicroches, dans certains quartiers, entre supporters désemparés qui s'emmêlaient les pinceaux par des vociférations qui en disaient long sur cette incartade des plus saugrenues. En tout cas, en cette fin de match, les mines sont tristes. Déception à El Tarf Après le match, un calme sinistre a pris la place de l'effervescence que l'on a pu observer depuis plusieurs semaines déjà et qui est allée crescendo jusqu'à quelques minutes avant le match. Aux cortèges de voitures ornées de l'emblème national, sillonnant les villes et la campagne tous feux dehors et à coups de klaxons rageurs, charriant des groupes de supporters vociférant, vêtus et peints de vert et blanc, a succédé un désert de silence qui a enveloppé les villes et villages. Les fans du onze national, qui ont suivi le rencontre dans les cafés, avaient les mines défaites même si tout espoir n'est pas perdu puisqu'il reste le match de barrage. Les commentaires sont rares, mais tous disent que les Fennecs se sont bien battus et l'arbitrage infaillible sauf ce temps additionnel suspect de 6 minutes à la fin de la partie. Maisen fait, c'est cette défaite devant l'Egypte qui n'est pas acceptée, car elle est injuste face à l'affront fait à nos joueurs. Les Egyptiens auront malgré tout réussi à gâcher la fête. A. Souag, A.Brahim, K. Ouahab , M. F. Gaïdi, Slim Sadki