De notre envoyé spécial à Bord Badji Mokhtar, AdlèneMeddi, Cet après-midi, une ultime réunion pour sceller les engagements d'apaisement entre les deux communautés, Idnan (Touareg) et Barabiches (Arabes), s'est tenue à la daïra de Bordj Badji Mokhtar. Le wali d'Adrar, Ahmed Sassi, s'était déplacé spécialement pour cette rencontre à laquelle ont aussi participé des notables religieux et locaux. Les deux parties se sont engagées par écrit dans un communiqué à se prémunir contre toute formes de violences et de dissensions. Ils ont aussi demandé à l'Etat de «punir sévèrement les auteurs des troubles et tous ceux qui menaceraient l'entente entre les deux communautés». Elles ont aussi dénoncé la caractérisation «tribale» d'un «problème purement local» par certains médias. «L'urgence, c'est l'apaisement,a confié le wali d'Adrar à El Watan. Je m'inscris dans le temps pour calmer d'abord les tensions. Je préfère parler de «citoyens» et non pas de «communautés». Ce sont des Algériens qui partagent les mêmes joies et les mêmes malheurs.» Le premier responsable de la wilaya, évoque un bilan officiel de 9 morts (la société civile assure qu'il y en a eu plus de vingt), a précisé : «La situation a commencé à s'apaiser depuis la signature d'un premier accord vendredi soir par les notables et les sages de Bordj Badji Mokhtar et d'Adrar. Il n'y a eu depuis, qu'un incident samedi soir, qui a fait une autre victime (un véhicule aurait foncé sur un groupe, ndlr). Les sages et les chefs des quartiers maintiennent la pression sur les jeunes pour éviter de nouveaux débordements. Les gendarmes ont également saisi plusieurs 4×4 pour éviter que des gens ne circulent la nuit et causent d'autres incidents.» Ce dernier a fait savoir qu'un accord a été trouvé avec les transporteurs routiers qui ont suspendu leur grève de protestation contre le rationnement sur le carburant. Cette grève a durement touché l'approvisionnement en denrées alimentaires et en gaz butane les habitants de Bordj Badji Mokhtar et de Timiaouine. Des convois de médicaments ont également été organisés pour subvenir aux besoins urgents des habitants isolés. A Adrar, le vice-président de l'APW, Mohamed Haddou, a mis l'accent sur la nécessité de «hâter l'acheminement de vivres et de médicaments».Un appel a été également lancé, lors de cette rencontre, aux Assemblées communales de la wilaya pour appuyer les actions de solidarité en direction de la population. A Bord Badji Mokhtar, le calme est revenu, mais selon des habitants, «la situation s'améliore depuis à peine deux jours». Cette réconciliation ne serait, selon certains d'entre eux qu'un «apaisement temporaire» car l'origine de ces violences «a des racines plus profondes que le fait divers qui les a déclenchées.» Demain, une marche sera organisée dans la ville à l'appel des jeunes et des associations locales. «Nous appelons à une grande marche pour dénoncer la violence alimentée à partir du nord du Mali»,a déclaré hier Nasser Eddine Hanani, président du bureau local de l'Association nationale pour la promotion de la citoyenneté et des droits de l'homme.