Deux personnes sont mortes, hier, dans de nouveaux affrontements à Bordj Badji Mokhtar, selon des sources hospitalières. Un homme a foncé sur un groupe d'habitants de la ville avec son 4x4. Reggane. De notre envoyé spécial
Par ailleurs, les combats ont fait 6 nouvelles victimes dimanche soir. Les forces de sécurité, dont les 1500 hommes des forces spéciales, peinent à maintenir le calme dans la ville où les affrontements durent depuis une semaine entre les membres des tribus Idnane et Barabiche. Dès que les éléments de la gendarmerie quittent un quartier de la ville, les violences reprennent, alors qu'un accord a été signé vendredi soir entre les responsables des deux communautés. Ces affrontements sont «si violents» que le «personnel militaire sort escorté par la gendarmerie», affirme un témoin. Vendredi soir, les forces de sécurité ont instauré un couvre-feu et bouclé la ville. Depuis, Bordj Badji Mokhtar est complètement isolée. La population commence à manquer de produits de base, car de nombreux commerces ont été détruits. Une difficulté aggravée par la grève des transporteurs routiers qui dénoncent les nouvelles mesures de rationnement du carburant effectives dans la wilaya. La polyclinique de Bordj Badji Mokhtar souffre également de pénuries. Les produits de base sont épuisés après que l'établissement ait pris en charge les victimes des inondations et des affrontements de ces dernières semaines. La direction de la santé d'Adrar a donc lancé une série de convois en provenance des différents hôpitaux de la wilaya pour réapprovisionner Bordj Badji Mokhtar. Par ailleurs, la fermeture des commerces empêche les habitants de recharger leurs téléphones portables, ce qui paralyse les communications. Depuis dimanche, les personnes interpellées par la gendarmerie comparaissent devant le tribunal de Reggane, à 650 km au nord de Bordj Badji Mokhtar. C'est également dans cette ville que les autorités locales ont réuni, au cours du week-end, les responsables des différentes communautés de la région au siège de la daïra pour leur demander d'éviter la propagation des «graves affrontements» à d'autres villes de la région. De leur côté, trois mouvements politiques maliens, le Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), doivent se rendre en Algérie pour des discussions sur le conflit en cours à Bordj et sur la situation au nord du Mali.