Polyclinique Djehnine Nabila (M'Douha), au deuxième jour de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière dans la ville de Tizi Ouzou. Il est 9h. Personnes âgées et adultes, des nourrissons aux bras, se bousculent devant les portes des points de vaccination. Parfois, ce sont les accompagnateurs des vieilles personnes qui prennent l'initiative d'organiser la foule devant les portes qui s'ouvrent et se ferment par intermittence. Lancée depuis dimanche, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière s'achève au bout de trois jours seulement. Cependant, l'opération ne profitera pas à un large public. La démarche, concerne les malades présentant des pathologies chroniques ayant été suivis par un médecin ou disposant de la carte de tiers-payant. Au niveau des centres de santé retenus pour cette campagne de vaccination dans la ville de Tizi Ouzou, les polycliniques de Djehnine Nabila (M'Douha) et Ben Yahia (Nouvelle-ville), une forte affluence des malades a été constatée dès les premières heures de la matinée d'hier. « Nous avons administré 700 injections pour la première journée. Ce matin, 100 personnes ont été vaccinées. A l'heure où on est (10h30) nous sommes en rupture, nous venons d'envoyer quelqu'un pour chercher 100 doses supplémentaires », dit un technicien de la santé rencontré sur les lieux. Ce dernier déplore « le manque de moyens et d'organisation qui peut s'avérer préjudiciable pour le bon déroulement de l'opération et de la bonne prise en charge des patients. » Carte de tiers-payant à la main, une dame qui vient d'être vaccinée fulmine : « J'étais là depuis 7h du matin. Le manque d'organisation et le stress qui a fini par gagner les malades nous ont contraints à jouer des coudes pour se frayer un chemin ou se maintenir dans la chaîne. La rumeur d'une éventuelle rupture des stocks du vaccin inquiète les patients ».Dans la foule, une vieille femme, le teint pâle, avale un comprimé avec un peu d'eau et nous lance : « Ils auraient pu nous donner au moins des chaises pour nous asseoir ». A la question de savoir si le médicament sera disponible après cette période de trois jours, le technicien de santé répond : « Normalement, l'excédant sera distribué aux officines, mais je ne crois pas qu'il y ait des quantités suffisantes pour cela. » Ce qui est confirmé, d'ailleurs, par l'un des médecins chargé de cette opération, qui dira : « Tout le monde sait que les quantités importées sont insuffisantes. Je vous suggère de vous enquérir de la situation dans les villages et les zones reculées. »