Pour plus de 132 000 visas octroyés aux Algériens en 2008 sur 210 659 demandes, pas moins de 90% sont de type court séjour. La mise en œuvre du nouveau dispositif d'externalisation des services de délivrance des visas du consulat général de France à Alger semble donner des résultats probants à tel point que les Français envisagent de généraliser ce mode de fonctionnement à Oran et Annaba avant la fin 2010. C'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse tenue hier au siège de Visa France sis à Ben Aknoun animée conjointement par Son Excellence Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, le consul général, Francis Heude et Bertrand Weisgerber gérant de Telesmart International Sarl. À retenir en premier lieu les principales orientations présentées par l'ambassadeur en guise de perspectives à savoir l'introduction du visa biométrique à Alger (disponible à Oran et Annaba) mais pas seulement. Il est question aussi de se réimplanter dans les anciens locaux sis au 1er-Novembre eu égard au succès de ce nouveau mode de traitement et d'acheminement des dossiers. Car, faut-il le rappeler, l'octroi ou le refus des visas reste toujours du seul ressort du consulat. À l'heure des bilans, pour marquer le 1er anniversaire depuis le lancement de Visa France de Telesmart International prestataire du consulat français en Algérie, le satisfecit est de mise. Les longues files d'attente avec un traitement lourd qui frôlait parfois l'humiliation ne sont qu'un lointain souvenir pour les Algériens qui, aujourd'hui, bénéficient d'un traitement digne. Certes les frais du visa sont de l'avis de certains plutôt onéreux, mais la majorité reste satisfaite, soutenant que le confort d'une prestation de qualité draine inéluctablement un coût. Il indiquera que 210 659 demandes de visas ont été émises pour en satisfaire 132 135 durant l'année 2008 contre 131 705 visas délivrés en 2005 sur les 266 000 sollicitations soit 48,6% de refus. L'on enregistre alors un recul signifiant dans la demande que le diplomate explique par le fait que de nombreux visas délivrés sont des visas de circulation dont la durée peut s'étendre de deux à trois années qui sont d'ailleurs de l'ordre de 32,53% des visas délivrés. Les visas de long séjour qui nécessitent du reste une procédure différente s'élèvent, quant à eux,, à 5 500 (en 2008) et n'obéissent pas au système de quota comme le prouve la variation des statistiques. En 2007, il y a eu en effet 4 300 visas alors qu'en 2005, il y en a eu 5 070. Le consul, Francis Heude, pour sa part, abordera la tendance évolutive de la demande qui, selon lui, est de 3% en la qualifiant de “reprise de confiance”. Il précisera, en outre, que certaines catégories bénéficient de la gratuité à l'image des stagiaires ou dans le cadre de coopération civile, militaire et économique. Le gérant de Telesmart International, quant à lui, fera ressortir l'aspect pratique de ce mode de fonctionnement et l'opportunité donnée pour la création d'emplois parmi les jeunes compétences algériennes (100 emplois) avec à leur tête Mme Sabrina Titouche en sa qualité de directrice générale. Ce même dispositif est d'ailleurs reproduit dans d'autres pays tels que la Chine, la Russie et bientôt le Liban et l'Egypte (février prochain). L'ambassadeur abordera alors la possibilité de créer des points de collecte des dossiers de visas notamment dans les zones les plus reculées et la tâche reviendra également à Visa France. Les Français réclament la réciprocité pour les visas Xavier Driencourt n'y est pas allé par quatre chemins pour expliquer la faiblesse des investissements français en Algérie ou des investisseurs qui ont besoin de se déplacer à plusieurs reprises en Algérie pour des motifs professionnels. “Les hommes d'affaires français n'ont pas droit à des visas de circulation”, dira-t-il en précisant que la limite de ce qui leur est délivré n'est qu'un visa de trois mois et qu'à chaque demande, le dossier doit être fourni dans son intégralité. Des tracasseries qui sont très mal vécues par ces hommes d'affaires jusqu'à créer une véritable frilosité. L'on parle d'ailleurs de négociations en cours entre l'Algérie et la France pour réactualiser les accords de 1968 relatifs à la libre circulation des personnes. Très peu de détails ont été fournis hier à la presse concernant ce dossier, mais il apparaît déjà que les pourparlers qui sont à leur second round tournent autour d'un point culminant qui n'est autre que les conditions de séjour et de circulation des Français en Algérie. Autrement dit, les Français réclament la réciprocité puisqu'on fait état d'un statut particulier dont bénéficie l'Algérien en France.