Mais nous n'accepterons pas un consensus autour d'une personnalité, un candidat unique à présenter à l'élection présidentielle ou autre chose», a réaffirmé le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Betatache, hier à Draâ El Mizan (50 km au sud de Tizi Ouzou), lors d'un meeting populaire organisé dans le cadre du cinquantenaire de la proclamation du parti. Ainsi, le FFS se démarque de l'initiative à laquelle ont appelé certains partis politiques, dont le MSP, le FNA et Jil Jadid de Soufiane Djilali. Pour cause, le responsable a souligné que son parti ne se focalise nullement sur les prochaines joutes électorales, en insistant sur le fait que «les pendules du FFS ne sont pas réglées sur l'élection présidentielle. Les rendez-vous électoraux et le Parlement ne régleront pas les problèmes des Algériens. Le problème de ce pays réside dans le système de gouvernance, qui est une pratique qui doit être changée avec l'instauration d'un Etat de droit et la consécration de la légitimité». Et de rappeler, devant une assistance nombreuse – composée de militants et en présence des membres du présidium du FFS, des élus locaux dont le président de l'APW de Tizi Ouzou, M. Haroun, le sénateur Moussa Tamadartaza et les députés du parti – que «nous voulons reconstruire le consensus national qui a été confisqué par le pouvoir de 1962. Le même consensus qui a été établi en 1954 et lors du Congrès de la Soummam et avait uni les Algériens contre le colonialisme français». Par ailleurs, évoquant les affrontements qui ont eu lieu dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen entre villageois et habitants d'un ancien bidonville, le n°1 du FFS, M. Betatache, a appelé à la vigilance avant de prévenir contre l'instrumentalisation de ce genre d'événements, comme ce fut le cas à Ghardaïa. Il a constaté à ce propos «un certain laxisme des autorités et des services de sécurité». En marge de cette manifestation politique, un vibrant hommage a été rendu à l'ancien président d'obédience FFS de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, le défunt de Rabah Aïssat, lors du recueillement au cimetière de Aïn Zaouïa. M. Aïssat a été assassiné par balle il y a 7 ans, alors qu'il était attablé à la terrasse d'un café au chef-lieu de Aïn Zaouïa, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Pour ses camarades, dont l'ex-secrétaire général du FFS, «c'était un assassinat politique qui ne diffère pas des autres attentats perpétrés contre nos militants. Je cite Ali Mecili. Ce sont des actes qui visaient à fragiliser et à neutraliser le FFS, le vider de son potentiel. Mais aujourd'hui, nous constatons qu'il y a toujours d'autres militants, qu'il y a toujours de l'énergie dans nos rangs, des militants ont pris la relève et travaillent pour réaliser le rassemblement».