Les travaux de mise à niveau du tronçon autoroutier reliant Lakhdaria à Bouira, sur 33 kilomètres, lancés vers la fin août dernier, sont à l'arrêt. Et pour cause, les différentes études d'approbation du projet ne sont pas encore achevées. Une situation qui confirme de plus en plus la défaillance du secteur des travaux publics à tous les niveaux.Les contraintes administratives et le manque de coordination entre les différentes parties en charge de ce dossier sont à l'origine de ce blocage, qui risque de perdurer encore. Le ministre des Travaux publics, qui était sur le site au début de la semaine écoulée, a exigé, sans toutefois infliger de sanctions ni limiter les responsabilités de chacun des «défaillants», de relancer le chantier pour permettre la réception de ce tronçon dans les délais. Le projet concernant la réhabilitation de cette portion de l'autoroute est octroyé de gré à gré, rappelons-le, à deux entreprises nationales (ETRHB-Haddad et ALTRO) pour un montant de 10 milliards de dinars. Le délai de réalisation est fixé à 15 mois. Difficile de voir l'engagement pris par le ministère de tutelle respecté et concrétisé, vu la cadence des travaux, les contraintes administratives et le manque de coordination entre les différentes parties en charge du projet. «Nous avons constaté que les travaux sont au ralenti et cette situation est inadmissible. Ce tronçon est stratégique et pour cela, nous avons exigé des entreprises retenues d'accélérer le rythme des travaux. D'un autre côté, l'Agence nationale des autoroutes (ANA), est sommée de prendre en considération ce cas», a déclaré le ministre. Cependant, les défaillances du maître d'ouvrage ne se limitent pas à ce point. Les justifications données par les entreprises en charge de ce projet ne sont pas convaincantes. A signaler qu'en dépit de la déviation des poids lourds depuis l'ouverture de cette voie et du lancement des travaux de réhabilitation, la chaussée est restée comme un piège pour les automobilistes. De son côté, le projet de confortement d'une zone dévastée par un important glissement de terrain ayant failli emporter des habitations dans la localité Ibournanen, dans la commune de Aïn Turk, connaît lui aussi un retard. Cette situation illustre en fait la mauvaise qualité des travaux de réalisation de cette partie du projet «du siècle». Ces derniers concernent notamment le confortement du terrain à l'aide de pieux enfoncés profondément en terre pour empêcher ce glissement de s'étendre à d'autres endroits du tronçon autoroutier.Les milliers d'usagers qui empruntent quotidiennement cette voie sont soumis à une circulation infernale. La direction de wilaya des Travaux publics n'a même pas daigné renforcer et actualiser les plaques de signalisation pour prévenir les automobilistes sur la dégradation de la chaussée où des accidents, parfois mortels, continuent d'être enregistrés. Par ailleurs le projet de réalisation de deux aires de repos dans la commune de Djebahia n'est pas encore lancé. Le ministre des travaux publics, Farouk Chiali, visiblement déçu par ces retards, a exhorté les autorités et les entreprises concernées pour permettre la réception dans les délais du projet.