De l'optimisme, même si quelque peu mesuré. C'est l'impression qui se dégage de la conférence de presse tenue en marge des travaux du deuxième workshop international sur les énergies renouvelables et leurs applications organisé à l'université de Béjaïa. De l'optimisme car selon Dr. Arkoub, du laboratoire de génie électrique de Béjaïa, les ingrédients de la mise en place sont réunis ; ainsi, expliquera-t-il en substance, les structures savantes et une matérialisation, quoique relative sur le plan productif et sur le plan de l'intégration dans le paysage énergétique, sont une réalité. Au niveau du potentiel humain, l'UDTS, l'unité de développement de technologie du silicium, relevant du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, fonctionne à plein régime algérien. Des projets ont aussi été concrétisés à l'exemple de la centrale hybride de Hassi R'mel par New Energy Algeria qui sur une capacité de 150 mégawatt, 25 puiseront dans le solaire. La plateforme de l'UDTS à El Harrach étant en projet pour produire du module solaire et le panneau photovoltaïque produit à Cheraga par une entreprise italo-algérienne. Mais il reste que les applications dans le bâtiment, l'agriculture et le secteur industriel, restent faibles. L'implication impérative de l'Etat est vivement suggérée. C'est ce qui ressort de l'intervention de M. Yaïci, responsable du projet énergie renouvelable du groupe Cevital, qui exhorte à une ambition à l'échelle régionale (méditerranée, Moyen-Orient). Il s'agit de saisir l'opportunité de la facilitation exprimée aux pays de l'Europe par une directive de l'UE d'acheter de l'énergie verte. M. Yaïci demande à ce que l'on réfléchisse « comment travailler à grande échelle » pour exporter de l'électricité. Tous les conférenciers s'accordent à réclamer, à partir du moment que la maîtrise technique est là, que l'Etat mette davantage la main à la poche. Ce n'est qu'avec une telle mesure incitative que l'on pourrait aller à une rupture, selon les propres termes de M. Bacha, du laboratoire G2 Elab de Grenoble. Le retour d'investissement se mesurerait en impact sur l'emploi, l'environnement, la gestion des déchets, les questions d'esthétique urbanistique, et sur le plan des stratégies énergétiques, une préservation des réserves, entre autres, en gaz.