En attendant le déblocage de l'assemblée, force est de préciser que des projets engagés depuis des mois souffrent de retards. Rien ne change à La Casbah. L'anarchie et la précarité sont toujours le quotidien des habitants. Pratiquement, ce sont les mêmes problèmes posés, il y a plusieurs années, qui se reposent, de nos jours, mais avec plus d'acuité. Les 55 000 résidants en subissent les effets mais ne peuvent rien à cause du blocage « chronique » qui affecte l'assemblée communale. En fait, les artères de la vieille cité reflètent fidèlement l'état d'une commune qui tombe en déchéance. La Casbah, en 2009, a battu le record en matière de nombre de commerces anarchiques. Des milliers de vendeurs envahissent, quotidiennement, ses rues et ses trottoirs en toute impunité. Ni les indignations des habitants et encore moins celles des automobilistes ne trouvent une oreille attentive auprès de l'autorité locale. « En cas d'urgence, les secours prendront des heures pour arriver à cause du blocage de toutes les issues » se plaint un résidant à la rue Bouzrina. Selon lui, « à plusieurs reprises, des citoyens ont trouvé toutes les peines du monde pour transporter des malades à l'hôpital ». Plus de deux années depuis l'élection de l'assemblée actuelle, près de 60% des habitants de la vieille Casbah ne sont toujours pas raccordés au réseau de gaz de ville. Des milliers de foyers continuent ainsi de se rabattre sur les bonbonnes de gaz. La crise de logement est loin d'être réglée et le désespoir commence à envahir les plus optimistes. Selon des sources bien informées, depuis 2002, quelques 8000 demandes de logements ont été déposées. Le nombre est appelé à augmenter dans les mois à venir. Cela d'autant que « des habitants ayant quitté la commune depuis des années sont revenus occuper provisoirement leurs anciennes demeures afin de bénéficier de logements LSP », raconte un originaire de la Casbah , qui se plaint de la complexité du problème. « Des familles entières sont menacées de mort à cause du risque d'effondrement que présente leurs bâtisses » prévient-il. La propreté, demeure à son tour, l'une des préoccupations majeure de la population. En fait malgré les efforts des agents de Net Com, des détritus jonchent en permanence les rues de La Casbah. Et pour cause, les commerçants illégaux ne se souciant que du gain facile, et abandonnent en fin de journée des centaines de quintaux de détritus sur la voie publique. Aux déchets ménagers s'ajoutent également les débris générés par les travaux de réhabilitation et de renforcement des maisons effectués par les habitants. Cependant, le problème est encore plus compliqué puisque « les équipes techniques, censées suivre ces travaux, ne sont pas toujours consultées et les travaux se font souvent anarchiquement », souligne un élu de l'APC. En attendant le déblocage de l'assemblée, force est de préciser que des projets engagés depuis des mois souffrent de retards. Il est à citer, notamment, le projet de réhabilitation de la mosquée Ketchaoua , dont les travaux sont à l'arrêt. « L'échafaudage placé autour du site n'est qu'un trompe- l'œil » relève un jeune habitant, ajoutant que « ce site historique continue à tomber en ruines, sous le regard impassible des autorités concernées ». Même le projet de réalisation de 100 locaux commerciaux tarde à voir le jour. Localisé dans la municipalité de Draria, sur les hauteurs d'Alger, le projet du président de la République n'est toujours pas achevé, pourtant il est très attendu par les jeunes chômeurs.