Nous avons réalisé des acquis considérables. » C'est ainsi qu'ont réagi les syndicats autonomes du secteur de l'éducation au lendemain de la signature d'un accord avec le ministère de l'Education nationale portant sur l'engagement du gouvernement à satisfaire leurs revendications. Seule la lutte paye. Après 18 jours de grève ayant paralysé la majorité des établissements scolaires à l'échelle nationale, les syndicats autonomes se réjouissent des résultats obtenus. Le Cnapest, le Snapest et l'Unpef s'acheminent vers la suspension de leur débrayage, au plus tard dimanche prochain. C'est le signe montré, en tout cas, lors des conférences de presse animées hier à Alger par les responsables de ces organisations syndicales. Mais avant d'arrêter la grève, les syndicalistes vont d'abord demander l'aval de leurs bases respectives. Et la décision sera connue aujourd'hui pour le Snapest. « La reprise effective se fera après la réunion du bureau exécutif élargi à des membres du conseil national du syndicat », déclare Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. Des échos favorables à la reprise des cours, explique-t-il, ont été enregistrés parmi les enseignants. « Il est difficile de décider de la reprise dès demain au regard de l'impossibilité d'organiser des assemblées générales dans l'ensemble des établissements en une seule journée », précise-t-il. Pour sa part, le Cnapest diffère sa décision jusqu'à dimanche prochain. « Nous allons soumettre ces résultats à la base à partir d'aujourd'hui. Et c'est à elle de décider des suites à donner à cette grève », affirme Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest. Des réunions des adhérents du syndicat, ajoute-t-il, ont été organisées hier au niveau des établissements scolaires à l'échelle nationale. Aujourd'hui, les responsables du Cnapest procéderont à l'organisation des Assemblée générales. « Après ce travail, nous allons réunir le conseil national dimanche prochain. A l'issue de cette réunion, nous communiquerons notre décision qui portera soit sur la reprise des cours, soit sur le maintien du débrayage suivant l'appréciation des enseignants », souligne-t-il. Jauger la bonne foi de la tutelle La réponse à l'appel du ministère de l'éducation et la signature d'un PV de réunion est pour les syndicats grévistes une option « pour jauger la bonne foi des autorités ». « Pour nous, les points qui ont fait objet de négociations sont des préalables pour connaître les objectifs de la tutelle. Les membres du bureau national ont décidé seuls de cette option et nous devons maintenant avoir l'avis de la base », lance Nouar Larbi. Car, enchaîne-t-il, les revendications des enseignants ne se limitent pas uniquement aux quatre points évoqués dans ledit PV. « Les enseignants veulent avoir des salaires équivalents à trois fois le SNMG », rappelle-t-il. Les résultats de cette réunion sont, toutefois, satisfaisants. « Les syndicats ont réussi à annuler deux circulaires du Premier ministre : celle relative à la rétroactivité du régime indemnitaire et l'annulation des ponctions sur salaires des enseignants grévistes », se félicite le responsable du Cnapest. L'autre acquis des syndicats est l'abrogation de l'arrêté ministériel n°94/158 relatif à la gestion de l'argent des œuvres sociales. « Le ministre s'est engagé à élaborer un nouvel arrêté pour associer les syndicats autonomes dans la gestion de l'argent des œuvres sociales », note-t-il. L'accord signé avec la tutelle porte également sur la prise en charge du problème de la médecine du travail et la participation des enseignants contractuels aux concours devant être organisés, les 13 et 14 décembre prochain. « L'Union fait la force » Si les enseignants décident de reprendre le chemin de l'école, les syndicats vont prendre part à la commission mixte devant traiter la question du régime indemnitaire. « Nous allons intégrer cette commission et nous exigerons à ce qu'elle finalise son travail avant le 31 décembre prochain », atteste-t-il. A travers cet acquis, les syndicats autonomes ont prouvé que « l'union et la solidarité intersyndicale » donnent toujours ses fruits. Pour le rattrapage des cours perdus, les responsables des syndicats assurent que « les enseignants sont prêts à accomplir cette tâche ».