Quatre formations syndicales ont accordé leurs violons au diapason de la colère. Baptême de feu pour un front social de contestation. Les syndicats autonomes de la fonction publique préparent une action de protestation commune. Pour le moment, deux secteurs sont concernés: la santé et l'éducation. Preuve en est, quatre formations syndicales ont accordé leurs violons au diapason de la colère. Il s'agit du Snpsp, du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et de l'Union nationale des professionnels de l'enseignement et de la formation (Unpef). Cette colère prend l'allure d'une initiative concertée. «Les contactés sont en cours pour la tenue d'une réunion qui regroupera l'Intersyndicale de la santé et celle de l'éducation», a affirmé le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), joint hier par téléphone. Prévue pour la semaine en cours, cette réunion a été reportée à la semaine prochaine. L'intensité des activités menées par les syndicats concernés, notamment ceux de l'éducation, explique ce report. «Nous avons tenu 11 conseils de wilaya», a signalé Messaoud Boudiba, chargé de communication au sein du Cnapest. Ces conseils ont convergé vers la tenue d'une journée de grève par semaine. Pour commencer, ce débrayage aura lieu aujourd'hui à Annaba. Il s'élargira demain à la majorité des wilayas de l'Est et du Centre. Le lendemain, le vent de cette grève gagnera les régions Est et Ouest d'Alger ainsi que les wilayas de l'Ouest. Au fur et à mesure, cet arrêt de travail prendra une dimension nationale. Et ce sont les examens de fin d'année qui risquent d'être remis en cause, à commencer par le Bac. L'inquiétude est de mise, d'autant que l'Unpef ouvre un autre front de contestation. «Nous sommes en train de réunir 500.000 signatures pour l'application de la décision ministérielle portant sur l'annulation de l'arrêté ministériel 94/158 relatif aux oeuvres sociales. Lequel arrêté donne l'exclusivité de leur gestion à l'Ugta», a révélé Sadek Dziri, président de l'Unpef. Au même titre que le Cnapest, l'Unpef tiendra un conseil national avant la fin du mois en cours. Ces deux syndicats se sont distingués par des actions communes. Les dernières en date sont les rassemblements tenus à Constantine et Béjaïa. De telles initiatives ont de fortes chances de se propager dans d'autres wilayas du pays. C'est dire que la contestation syndicale va crescendo. A ce titre, l'Intersyndicale de la santé et celle de l'éducation sont sur le même piédestal, celui de l'exacerbation. L'insatisfaction des revendications socioprofessionnelles des contestataires constitue le dénominateur commun de cette colère. A cela s'ajoute l'absence d'une sortie de crise réelle. Devant l'ambivalence des pouvoirs publics, 500.000 travailleurs de l'éducation et 30.000 médecins ont décidé de faire front commun. Cela a de fortes chances de donner naissance à une initiative d'envergure nationale. Le principe est acquis. Reste à définir la nature de l'action et les modalités de son déroulement. «Ces questions seront abordées lors de la réunion que nous tiendrons ensemble», a confirmé le Dr Merabet. Ainsi, la voie répressive choisie par les autorités n'a pas donné ses fruits. Pour rappel, le ministère de l'Education et celui de la Santé ont recouru à la justice pour mettre fin aux mouvements de grève des enseignants et des médecins. Ces derniers ont certes, repris le travail, mais ils n'ont pas renoncé à la protestation. Une chose est sûre, la contestation sociale prend de l'ampleur. Face à cette situation, le gouvernement fait preuve d'un manque d'imagination préoccupant.