Les primaires, qui viennent de se dérouler sous les auspices de Taïeb Louh, en vue de l'élection d'un candidat unique pour postuler au Sénat, n'auront fait qu'accentuer les dissensions au sein du FLN. Encore une fois, les divergences sont apparues au grand jour entre le groupe du P/APW et ceux de son rival. Ce dernier, entrepreneur de son état, bénéficie du soutien des élus de sa région. Arrivé au FLN à la faveur des dernières élections locales, il occupait, contre toute attente, la seconde place sur la liste conduite alors par Ghali Soltani, président de l'APW. De suite, une fois l'assemblée constituée, son colistier occupera le poste de 1er vice-président. Auparavant, ce sont les proches de Bendahmane, qui était déjà mouhafedh de Mostaganem, qui auront été laminés lors de la confection des listes. Leur proximité avec le député Si Affif leur aura été fatale. Si bien qu'après une houleuse campagne, les élus FLN seront fortement amoindris ; en raison d'une relative majorité. S'appuyant sur les alliances confectionnées auprès du PT et du FNA, le P/APW parviendra non sans mal à maintenir une majorité fonctionnelle. Pendant ce temps, les groupes dissidents s'attelaient à préparer les sénatoriales. Disposant de relais tribaux importants, notamment dans la région des Medjahers, les partisans du 1er vice-président n'auront aucune peine à réunir une large frange d'élus, acquis à leur cause. Si bien que lors de l'élection primaire, le P/APW et son second se retrouveront dans un duel mortel. Malgré des pressions multiples, les engagements arrachés aux élus locaux tiendront jusqu'au jour du scrutin. Au dépouillement, Ghali Soltani n'obtiendra que 44 voix contre 71 pour Abdallah Koïbich, son adversaire. Du coup, c'est toute la stratégie du FLN qui se trouve prise en étau par ses propres contradictions. D'autant qu'en face, il y a le candidat du RND, fort de toutes ses voix, qui n'aura aucune peine à rafler la mise.