C'est par ces mots que les autorités du ministère de l'Energie et des Mines ont tenu à répondre, ou du moins donner le change face aux préoccupations de certains membres de l'Assemblée populaire nationale en ce qui concerne le flou qui entoure le retrait de Gold Mining Algeria de l'ENOR (société filiale de Sonatrach) en 2011. S'il est vrai que l'australien GMA Ressources a réussi, en 2003, à entrer en tant que partenaire majoritaire dans le capital de l'ENOR, et obtenir par la même occasion un crédit conséquent auprès d'une banque publique, celui-ci, qui avait au départ brandi les premiers lingots algériens comme preuve du bien-fondé de ce partenariat, a vite fait de déchanter. Si ces événements poussent de nombreux observateurs à s'interroger sur les conditions ayant permis l'entrée de cette junior dans l'exploitation minière en Algérie, ils n'incitent le gouvernement algérien qu'à présenter le cas comme un investissement n'ayant pas abouti. Ainsi, le ministre chargé des relations avec le Parlement a déclaré, au nom de Youcef Yousfi actuellement en déplacement en Tanzanie, que GMA Ressources «n'a pris aucun centime des deniers algériens». Et d'ajouter : «C'est un opérateur qui a consentit un investissement, lequel a abouti à un échec.» L'orateur a affirmé à l'hémicycle que bien des supputations ont foisonné autour du retrait de GMA et qu'il fallait voir dans toute cette affaire que la réaction d'un investisseur ayant encaissé une perte. En tout état de cause, cette contre-performance ne devrait certainement pas inciter les pouvoirs publics algériens à renoncer à l'eldorado du grand Sud. A ce titre, Mahmoud Khedri a indiqué que des discussions sont en cours avec un partenaire étranger pour la valorisation, l'exploitation des mines d'or de Tirek et Amesmessa, ainsi que la commercialisation de l'or produit. Sans souffler un mot concernant l'identité du nouveau partenaire, le ministre a précisé que les discussions devraient prochainement aboutir. Il était question à un certain moment de développer le projet en partenariat avec Qatar Mining, mais il semblerait que celui-ci ce soit retiré et que le russe Vertex ait été présélectionné, il y a quelques mois, pour reprendre les activités minières. En tout état de cause, les nouvelles conditions de partenariat devraient permettre à Sonatrach de conserver la majorité du capital dans le nouveau projet. Fer, baryte, phosphate, zinc et plomb Quoi qu'il en soit, les plans de développement de l'industrie minière sont loin de tourner autour de la seule exploitation aurifère. A ce titre, le représentant de Youcef Yousfi a dressé un tableau exhaustif des projets en cours de lancement. Il rappellera, à ce titre, la création récente d'une société en partenariat entre Sonatrach, le groupement Manal et le sidérurgiste public Sider pour l'exploitation des mines de Gara Djebilet. L'investissement de 15 milliards de dollars tend à permettre à l'Algérie de couvrir ses besoins en produits sidérurgiques et en acier, réduire la facture à l'import et générer des recettes en devises via l'export. De même qu'il évoque le projet d'exploitation des gisements de baryte dans la wilaya de Béchar confié à un groupement entre Sonatrach et Enof pour un investissement de 3 milliards de dinars. Mahmoud Khedri a également évoqué l'industrie des engrais phosphatés. Il précise, à ce titre, que l'exploitation du phosphate de Djebel Onk (wilaya de Tébessa) permettra d'alimenter un pôle industriel d'engrais phosphatés dont la capacité annuelle est susceptible de passer de 3 millions de tonnes à 5,5 millions de tonnes. Il est aussi question de la création, à Oued El Kebrit (wilaya de Souk Ahras), de trois unités d'acide phosphorique ainsi que de 3 autres pour la production d'engrais phosphatés de base. Un projet nécessitant un investissement de 2 milliards de dollars et susceptible de générer un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard de dollars. Enfin, parler du développement minier ne saurait se faire sans l'évocation du projet contrarié de l'exploitation des mines de zinc et de plomb de Oued Amizour (wilaya de Béjaïa). A ce propos, le ministre a rappelé qu'après avoir mené une étude de faisabilité, l'australien Terramine avait proposé pour l'exploitation de ces mines une méthode qui présentait de trop gros risques environnementaux. Chose qui a poussé les autorités algériennes à rejeter les propositions du partenaire australien. Et de préciser que Terramine a récemment contracté un partenariat avec un investisseur étranger, lui permettant d'accéder à des techniques plus intéressantes en la matière et d'élaborer une nouvelle étude qui est toujours en cours.