Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, a donné hier, aux députés, des éclaircissements relatifs au projet de loi sur les mines tout en apportant des précisions utiles sur la relance des projets miniers de Gara Djebilet, Oued Amizour, Djebel Onk, Souk Ahras ainsi que de l'or dans le Hoggar. M. Khedri, qui est intervenu à la clôture des débats sur la nouvelle loi minière, au nom du ministre de l'Energie, en visite officielle en Tanzanie, a affirmé aux députés, sur la foi des déclarations du ministre de l'Energie, pour ce qui est de l'exploitation de l'or du Hoggar, que le partenaire australien qui en avait la charge (Goldmines Algérie) a « accusé des pertes », c'est-à-dire qu'il a été en faillite et a donc quitté le pays mais « n'a pris aucun centime ». La reprise de l'exploitation a été décidée selon un nouveau programme avec « plus de rationalité », ajoute M. Khedri qui parle de « contacts avec d'autres partenaires » qui devront aboutir prochainement. Pour ce qui est de l'exploitation des mines de zinc et de plomb d'Amizour (Béjaia), projet dont « l'Algérie a rejeté l'étude présentée par le partenaire australien » car comportant des « risques sur l'environnement et la santé des citoyens », une nouvelle étude est en cours, selon lui. M. Khedri a donné, par la même occasion, d'amples précisions sur les projets miniers en cours notamment celui de Gara Djebilet, à l'ouest du pays, qui reste « un grand défi pour l'économie nationale », dit-il. Une société mixte a été constituée entre Sonatrach (55% des parts), Manal (25%) et Sider (20%) pour la mise en exploitation du gisement. Le coût de l'investissement est de 15 milliards de dollars. Un autre projet en cours, l'exploitation du gisement de baryte de Béchar, un produit indispensable à l'industrie pétrolière. Il est pris en charge par la joint-venture constituée par deux sociétés publiques, Sonatrach et Enof. Le ministre a fourni également d'autres explications relatives aux projets d'exploitation des immenses réserves de phosphate de Djebel Onk (2 milliards de tonnes), de production d'engrais azotés et d'acide phosphorique à Souk Ahras... Sur les objectifs de la nouvelle loi sur les mines, il a souligné qu'elle vise à « pallier les insuffisances et lever les obstacles que comporte la loi de 2001 qui n'a pas permis à l'Etat d'investir dans la recherche et l'exploration », indispensables pourtant à la reconstitution des réserves et à l'investissement, à telle enseigne que certains gisements se sont épuisés. La loi minière accorde, d'autre part, une attention particulière à l'environnement puisqu'elle met à la charge de l'opérateur minier l'obligation de remise en l'état du site en consacrant 2% de son chiffre d'affaires à cette opération. Concernant la participation des élus dans l'octroi des autorisations minières, le ministre a assuré les députés que cette question sera « prise en charge dans les textes d'application ». Et en réponse aux députés sur le versement des redevances au profit des collectivités locales, M. Khedri a précisé que son produit est effectivement versé au Fonds commun des collectivités locales.