La wilaya, qui est un véritable creuset de vestiges et de repères archéologiques millénaires, a accompli un saut qualitatif en matière de redynamisation et de sauvegarde du patrimoine. La dynamique prometteuse concernant l'indéniable essor culturel ne se mesure pas à l'aune exclusive des grandioses réalisations, à l'image de la prestigieuse maison de la culture, les centres culturels en chantier, au nombre de festivals organisés, aux semaines culturelles dans le cadre des échanges inter-wilayas, ou encore les 23 bibliothèques communales en construction et dont peut se targuer la wilaya de Mila. Le directeur de la maison de la culture, Amar Aziez, souligne qu'« il est temps de s'atteler à la promotion, la revalorisation et au développement effectif des capacités culturelles existantes à travers la création de nouveaux mécanismes contribuant à propulser et stimuler le potentiel culturel ». Et de poursuivre : « Pour ce faire, nous oeuvrons à l'ouverture de larges consultations et concertations avec tous les partenaires via le lancement de passerelles vers le mouvement associatif et l'ensemble de la société ». La création, depuis octobre 2007, de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (ONGEBCP) participe au souci des pouvoirs publics de doter la wilaya de Mila d'un organe juridique devant veiller à la protection du patrimoine culturel et réglementer les actions de fouilles et d'établissement d'inventaires. Lesquelles opérations d'inventaire ont d'ores et déjà, à la faveur de la mise en place d'une carte archéologique, « été initiées à l'endroit des 300 sites archéologiques répertoriés sur l'ensemble du territoire de la wilaya », a indiqué Amar Nouara, responsable de l'ONGEBCP, ajoutant que « la sauvegarde et la préservation du patrimoine culturel se fait conformément aux normes de l'Unesco ». Dans la même veine, Lazghad Chiaba, chef de service du patrimoine à la direction de la culture, relève qu'« une demi-douzaine de monuments historiques, à savoir la vieille ville, Aïn Lebled, la muraille romaine (Mila), la prison rouge et Ksar El Agha (Ferdjioua), les sites archéologiques de Mechta Larbi (Chelghoum Laïd) et les deux puits romains de Mechta Boutekhmaten (commune de M'chira), vieux de 17 siècles, ont bénéficié du statut de sites protégés ». Le concours de dizaines de spécialistes en sociologie, architecture, histoire et anthropologie, issus de différents pôles universitaires et sollicités dans le cadre de la mise en valeur et la recapitalisation de ces inestimables sites archéologiques, a donné lieu à l'élaboration de 11 travaux d'étude et de recherche. Il est noter aussi, qu'outre l'officialisation d'un plan de sauvegarde permanent de la vielle ville de Mila, des mesures d'urgence de diagnostic et de protection des sites menaçant ruine seront prises au titre du quinquennat 2010-2014.