C'est l'impasse à l'état actuel des choses compte tenu de l'incapacité de l'Administration américaine et de ce qu'on appelle la « communauté internationale » à faire entendre raison à l'Etat hébreu. Une nouvelle fois, on a célébré, hier, la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, coïncidant avec celle célébrée le 29 novembre sans qu'une lueur d'espoir de paix ne pointe à l'horizon. « L'offre » du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d'un gel partiel de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés pour une période de dix mois, à l'exception de la ville sainte d'El Qods, est rejetée et par l'Autorité palestinienne et par la Ligue arabe. Pour Mahmoud Abbas, en tournée en Amérique du Sud, il n'est pas question de reprendre les négociations sans « un arrêt complet de la colonisation » dans les territoires occupés. « Nous ne pouvons pas les (négociations) reprendre sans l'engagement des deux parties à respecter les bases de la feuille de route, en particulier le gel de l'expansion des colonies de la part d'Israël », affirme M. Abbas depuis le Venezuela. De son côté, la Ligue arabe a réaffirmé, hier, son rejet total de l'offre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d'un gel partiel de la colonisation. Dans une déclaration publiée hier par le quotidien saoudien El Madina, le secrétaire général adjoint chargé des affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, Mohamed Sbih, a vivement critiqué cette décision du gouvernement de Netanyahu qu'il qualifie d'« extrémiste ». M. Sbih a jugé « insuffisantes » les propositions israéliennes, qui, a-t-il souligné, « ne sont que de simples décisions n'ayant pour objectif que d'apaiser la tension au sein de la communauté internationale provoquée par les agissements répressifs » d'Israël dans les territoires palestiniens. La Ligue arabe « ne peut être induite en erreur par cette décision israélienne », a affirmé M. Sbih. Et d'ajouter que « si Israël souhaite de restaurer la paix au Proche-Orient, elle n'aura qu'à se joindre à l'initiative arabe, seule et meilleure voie pouvant mener à la paix et à la stabilité de la région », a encore souligné M. Sbih. Deux poids, deux mesures Cela étant dit, et au-delà de ce front de refus arabe, la proposition de Netanyahu ne fait même pas l'unanimité en Israël. Le Premier ministre israélien avait annoncé récemment l'approbation par son cabinet de « la suspension de nouvelles mises en chantier de logements », mais les extrémistes du Likoud sont loin de partager l'option. En effet, des représentants de l'aile radicale du parti Likoud du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont critiqué le gel de la colonisation proposé par ce dernier, auquel ils reprochent d'avoir cédé aux pressions du président américain Barack Obama. « Il (Obama) hait les juifs, et c'est un antisémite. Son régime est le pire auquel Israël ait jamais été confronté, et je tiens à dire à Barack Hussein Obama qu'il ne pourra pas nous stopper », a déclaré le maire de la colonie de Beit Aryeh, Avi Naïm, dans des propos retransmis hier par la radio publique israélienne. « Nous avons surmonté (les épreuves infligées par) le pharaon, par Antiochos et Saladin, et nous survivrons à Obama », a-t-il ajouté. Cet autre front de refus, israélien celui-là, est animé même par des ministres. « Je suis foncièrement opposé au gel de la construction », a affirmé hier le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, avant la réunion hebdomadaire du cabinet, ajoutant que « cette mesure n'allait pas conduire les Palestiniens à revenir à la table des négociations ». Son collègue, le vice-Premier ministre Sylvain Shalom, a de son côté affirmé que « cette décision est inutile et ne fera que renforcer les exigences palestiniennes. C'est dire que la proposition de Netanyahu considérée par les Palestiniens comme du menu fretin, passe déjà pour une « grosse » concession à Tel-Aviv. Cela montre à quel point le fossé séparant les Palestiniens et les politiques israéliens est large. De fait, le compromis s'annonce impossible à l'état actuel des choses compte tenu de l'incapacité de l'Administration américaine et de ce qu'on appelle la communauté internationale à infléchir la position de l'Etat hébreu. Ces derniers préfèrent braquer leurs projecteurs sur l'Iran contre lequel tous les coups sont permis.