«En dépit des instructions du ministère de l'Education nationale, des hostilités bloquent toujours l'introduction de l'enseignement de la langue amazighe dans les établissements scolaires de la capitale», explique Cherifa Bilek, sous-directrice de l'enseignement et de la formation au Haut-commissariat à l'amazighité (HCA). Cette responsable explique que les difficultés liées à l'introduction de cette matière dans certaines régions du pays sont relatives généralement au manque de formateurs et à l'absence d'une demande sociale locale, condition préalable à toute ouverture de classes. Or, à Alger, ce n'est pas la demande qui manque ni les enseignants. Le département de langue et de culture amazighes fournit des centaines de diplômés annuellement. L'enseignement de cette langue dans la capitale reste confiné dans un ou deux établissements, alors que des milliers de parents souhaiteraient voir leurs enfants s'initier à l'étude de cette langue nationale au même titre que l'arabe et les langues étrangères. «Le blocage est politique», affirme M. Assad, secrétaire général du HCA, lors d'une conférence à Alger. La commission mixte HCA/ministère de l'Education chargée de la prise en charge des questions liées à l'introduction de cette matière dans les écoles, le suivi des programmes et d'organiser la formation des enseignants a été bloquée en 2007. C'est ce qui explique en partie le «recul» enregistré dans l'enseignement de cette langue dans certaines wilayas. M. Baba Ahmed, le ministre de l'Education nationale, a renouvelé cette commission. Nous attendons donc à ce que cette dernière se penche sur les difficultés relevées en matière d'accès aux formateurs et à l'ouverture des postes. La commission sera donc saisie sur les embûches entravant l'ouverture de classes de tamazight dans la capitale. A rappeler qu'en 1995, 16 wilayas abritaient des classes d'enseignement de tamazight. Aujourd'hui, l'enseignement de tamazight est confiné dans 10 wilayas.