A l'heure où, au plus haut niveau des caisses de sécurité sociale, on s'accorde à dire que les assurés sociaux souffrant de maladies chroniques doivent bénéficier d'avantages particuliers (à l'instar du dispositif du tiers-payant) et de mesures d'accompagnement visant à faciliter l'accès aux avantages inhérents à ce dispositif, des réflexes d'antan persistent dans certaines structures. Dans ce contexte précis, le service du contrôle médical du centre payeur de la caisse d'assurance sociale des non salariés (Casnos), sis à la rue Abane Ramdane, en est l'illustration parfaite. Témoin en est le cas de K.H., une patiente âgée de 78 ans. Souffrant du diabète et d'hypertension depuis 27 ans (son dossier médical en témoigne) celle-ci est depuis des années victime d'un abus d'autorité greffé sur un excès de zèle qui n'honore pas les médecins affectés à ce service. Bien que bénéficiaire des avantages inhérents au tiers-payant, cette patiente affirme éprouver depuis des années un mal fou à faire valoir le plus élémentaire de ses droits au niveau du service du contrôle médical où semble régner une véritable paranoïa. Elle préfère payer de ses deniers les médicaments prescrits plutôt que de subir le parcours du combattant qu'on lui impose dans ce service pointé, par ailleurs, par d'autres patients victimes de l'excès de zèle et du diktat des médecins du contrôle médical. A chaque présentation d'une prescription de médicaments, c'est une véritable galère qui est imposée à la patiente citée en référence. Insulinodépendante et impotente de surcroît en raison d'autres pathologies dont elle souffre, celle-ci témoigne de la dernière épreuve en date qui lui a été imposée par le médecin de service suite à la prescription par son médecin traitant d'un simple complément (le Glucophage 500mg) connu pour ses effets positifs face à un gros déséquilibre de la glycémie. Un excès de zèle incompréhensible Pour la petite histoire, il faut savoir que le médecin traitant de cette dame de 78 ans se trouve être un éminent professeur en médecine interne plébiscité à plusieurs reprises par ses pairs pour son implication et son immersion dans les grands rendez-vous de diabétologie de par le monde. Faisant fi, d'une part, de cet aspect et de l'âge plus que vénérable de la patiente et semblant ignorer, d'autre part, que le diabète est une maladie chronique qu'on traîne à vie tel un boulet, le médecin contrôleur de la Casnos a refusé d'apposer son visa, prétextant que la septuagénaire devait se soumettre au préalable à un bilan sanguin. Aussitôt dit, aussitôt fait, et ce en dépit des petites souffrances physiques occasionnées par son déplacement à la clinique de diabétologie de Bellevue pour faire le bilan sanguin exigé. La suite se passe de commentaires. Une fois les résultats en sa possession (démontrant entre autres une glycémie et un taux de triglycérides très élevé), le médecin en question refusera, contre toute attente, d'accorder son blanc-seing pour l'octroi du médicament, tout en exigeant que la patiente lui soit présentée. Et ce au mépris d'un rapport de l'assistante sociale de la Casnos dans lequel il est spécifié noir sur blanc, suite à une visite effectuée au domicile de la patiente, que celle-ci est bel et bien impotente. Contacté par téléphone, le responsable du service des prestations dont dépend directement le service médical nous orientera vers l'assistante sociale qui nous confirmera l'impotence de la patiente et le fait que le service médical avait accusé réception de son rapport. Suite probablement à une pression exercée par sa tutelle, le médecin en question acceptera finalement d'accorder son visa pour l'octroi du glucophage. Un revirement ressemblant étrangement à cet arbre qui cache la forêt car, en fait, le problème demeure entier face à la cohorte de malades anonymes impuissants à ce jour à contrecarrer le diktat imposé ou porter leurs doléances devant un média ou au sommet de la Casnos.