L'entreprise devrait maintenir ses investissements pour la modernisation des ports d'Alger et de Djendjen. La crise qui secoue le conglomérat émirati Dubai World ne devrait pas avoir de répercussions sur les activités de sa filiale portuaire DP World en Algérie, selon l'analyse de l'expert en finances et PDG du cabinet conseil en ingénierie financière Stratégica Finance, El Hachemi Siagh, cité par l'agence APS. « Ce sont surtout les activités immobilières de Dubai World qui sont touchées. DP World est l'une des filiales de Dubai World, mais elle ne semble pas touchée par la restructuration », a-t-il fait valoir. L'entreprise devrait donc maintenir ses investissements pour la modernisation des ports d'Alger et de Djendjen (Jijel) pour un montant de 108 millions de dollars sur une durée allant de trois à quatre années. DP World avait signé en novembre 2008 deux accords avec les entreprises des ports d'Alger et de Djendjen (Jijel) en vertu desquels une concession de la gestion des deux ports d'une durée de 30 ans lui a été accordée. Le partenariat vise notamment la modernisation du terminal principal des conteneurs du port d'Alger et d'augmenter sa capacité qui passera de 500 conteneurs/an actuellement à 800 conteneurs, et s'est engagé également à élargir le port de Djendjen pour lui permettre de recevoir les grands navires et en faire la plus grande station de conteneurs de l'est du pays. « Je ne pense pas que les activités de DP World en Algérie soient impactées. C'est peut-être, d'ailleurs, l'une des premières entreprises dans le monde dans son secteur », a insisté M. Siagh. La crise actuelle était, a-t-il estimé, prévisible. « C'est surtout le secteur immobilier qui est frappé de plein fouet. Ceci n'est pas une surprise vu l'exubérance et la démesure de l'Emirat qui a bâti son développement sur l'immobilier, les services financiers et le tourisme de luxe », a-t-il expliqué. Les banques britanniques seront les premières à subir les répliques de ce séisme financier ajoutant que les créanciers avaient jugé Dubai World comme une entité quasi-souveraine et, par conséquent, sa dette implicitement garantie par l'Etat, alors que Cheikh Mohammed qui gouverne Dubaï insistait sur le fait que Dubai World est une société ne faisant pas partie de l'Etat. Selon lui, les parties qui seront également touchées par cette crise sont les entreprises, notamment européennes et asiatiques qui sont engagées dans les programmes de développement immobiliers, les banques qui ont accordé des crédits immobiliers aux particuliers étrangers dont la valeur des biens a perdu plus de 50% ainsi que les travailleurs indiens qui transfèrent 12 milliards de dollars en Inde annuellement. Dubaï subit, note M. Siagh, les ramifications de la crise mondiale qui n'est pas terminée. M. Siagh soulignera que les analystes divergent sur l'évolution de la crise financière de Dubaï. Certains d'entre eux estiment que la crise de Dubaï se transformera en crise financière souveraine importante qui affectera les pays en voie de développement et arrêtera les flux de capitaux vers les pays émergents, alors que d'autres jugent que l'émirat d'Abu Dhabi, avec son fonds souverain de 800 milliards de dollars, ne restera pas les bras croisés et rassurera les marchés internationaux, précisant qu'un défaut de Dubai World n'implique pas nécessairement un défaut plus large qui minerait l'émirat de Dubaï ou l'ensemble des Emirats arabes unis.