Quelles seront les conséquences de la crise financière qui affecte Dubaï ? Aura-t-elle un impact sur la filière portuaire où DP World détient, en Algérie, deux contrats de gestion des ports d'Alger et Djendjen ? Après un communiqué clair des autorités de cet émirat excluant le conglomérat de la restructuration qui implique une cession des actifs, c'est au tour des experts d'exclure de possibles implications. Jeudi passé, juste après le déclenchement de la crise, Dubaï a tenté de rassurer les marchés financiers en précisant que l'entreprise DP World, qui exploite 49 ports dans le monde, « ne serait pas incluse dans la restructuration envisagée pour juguler la crise qui frappe l'émirat ». Premier fleuron de son économie, le conglomérat Dubaï World a demandé, le 25 novembre à tous ses créanciers de repousser à mai le règlement des dettes, qui s'élèvent à 59 milliards de dollars. Du côté des experts financiers, on estime que les difficultés financières actuelles du conglomérat émirati « ne vont pas affecter les activités de sa filiale portuaire DP World en Algérie ». L'expert financier, El Hachemi Siagh, dira à l'APS que « ce (ne) sont (que) les activités immobilières qui sont touchées ». En Algérie, le groupe devait investir dans un premier temps 108 millions de dollars sur une durée de trois à quatre années. DP World avait signé en novembre 2008 deux accords avec les entreprises des ports d'Alger et Djendjen (Jijel) en vertu desquels une concession de la gestion des deux ports d'une durée de 30 ans lui a été accordée. En fait, Dubaï World est une société qui ne faisait pas partie de l'Etat. Les autorités de cet émirat avaient prévu un programme de restructuration qui devait faire suite au mémorandum adressé aux créanciers. Cela suppose la vente de plusieurs actifs pour rembourser les dettes qui s'élèvent à près de 80 milliards de dollars dont 50 milliards dus au conglomérat DP World avec sa filiale immobilière Nakheel. Dubaï a annoncé cette semaine avoir levé cinq milliards de dollars au titre de son programme de 20 milliards de dollars de bons du trésor lancé en début d'année pour faire face à ses engagements financiers. Cinq milliards de dollars ont été apportés par deux importantes banques d'Abou Dhabi : la National Bank of Abu Dhabi et la banque islamique Al Hilal Bank mais cet apport de liquidités ne suffira cependant pas à combler le fossé de dettes de Dubaï, qui représentent 70% de son produit intérieur brut.